Borys Filatov, maire de la ville de Dnipro, était l’un des élus ukrainiens invités ce mardi à prendre la parole au Congrès des maires organisé par l’AMF. Mille jours après l’invasion russe de l’Ukraine, il témoigne sur Public Sénat d’un conflit toujours aussi difficile à supporter pour la population de son pays.
Conflit israélo-palestinien : « Aujourd’hui, l’histoire de la Palestine est celle d’une tragédie au sens antique du terme », analyse Henri Guaino
Par Public Sénat
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L’armée israélienne a annoncé vendredi avoir mené une nouvelle incursion à l’intérieur de la bande de Gaza. Près de trois semaines après l’attaque surprise du Hamas, qui a fait au moins 1 400 morts selon les autorités israéliennes, les bombardements sur le nord de l’enclave se poursuivent dans l’attente d’une éventuelle action terrestre d’envergure. Engager une offensive terrestre « massive » dans la bande de Gaza serait une « erreur », a mis en garde Emmanuel Macron jeudi soir, en marge de son déplacement au Caire.
« Une incursion dans la bande de Gaza aura des conséquences qui sont, à l’heure actuelle, imprévisibles », estime pour sa part Henri Guaino. « Israël se trouve face à un dilemme tragique. Il est tout à fait compréhensible qu’il y ait désormais cette volonté d’éradiquer le Hamas », souligne l’ancien conseiller spécial du président Nicolas Sarkozy, invité de l’émission « Extra local » sur Public Sénat.
Israël et Palestine, « deux légitimités qui s’opposent »
« Le Hamas a attiré les Israéliens dans le piège qu’il avait tendu. Faut-il y aller et tuer 500 000 ou un million de civils palestiniens pour exterminer le Hamas ? », interroge encore cet ancien député, qui avait été critiqué en 2012 pour avoir qualifié la bande de Gaza de « prison à ciel ouvert ».
« Aujourd’hui, l’histoire de la Palestine est celle d’une tragédie au sens antique du terme, il y a deux légitimités qui s’opposent », analyse Henri Guaino pour qui « il n’y a pas d’autre option, pas d’autre choix » qu’une solution à deux Etats, même si celle-ci apparaît de plus en plus difficile à mettre en place.
Le 7 octobre, « il y avait une volonté exterminatrice »
« Il faut séparer ce qu’a fait le Hamas de la question du conflit israélo-palestinien », estime encore Henri Guaino. À ses yeux, l’attaque du 7 octobre « n’est ni un acte de résistance, ni même un acte de terrorisme ». « Pour moi, le terme qui s’en rapproche le plus, c’est celui pogrom. Il y avait une volonté exterminatrice », pointe-t-il. « Pour les Israéliens, qui pensaient qu’un pogrom de ce genre n’était plus possible, c’est 2 000 ans de persécution qui se réveillent. »
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