Après la chute de Bachar al-Assad et l’arrivée au pouvoir de rebelles en Syrie, plusieurs pays européens dont l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie, ont annoncé un gel des procédures de demandes d’asile. Plusieurs partis politiques ont également ouvert la voie au retour des réfugiés syriens dans le pays. Un débat qui soulève des questions politiques et juridiques.
Elisabeth Borne : « Le Parlement aura l’occasion de débattre sur la situation au Proche-Orient »
Par Henri Clavier
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« Hier un hôpital a été bombardé faisant des centaines de victimes », déclare Cécile Cukierman alertant sur « l’escalade de la violence et les populations palestiniennes victimes de représailles ». Le 17 octobre, l’hôpital de Al-Ahli de Gaza a subi un bombardement faisant plus de 200 morts. Cibler un hôpital est une violation du droit international humanitaire, le Hamas accuse Israël de cette frappe tandis que l’Etat Hébreu pointe la responsabilité de l’organisation palestinienne Jihad Islamique.
« Rien ne justifie, jamais, que des civils soient pris pour cibles »
« Nous refusons de trier les morts civils. Le déplacement exigé par le gouvernement de Benyamin Netanyahou d’un million d’habitants de la bande de Gaza est intolérable et impossible et annonce un drame humanitaire sans précédent », prévient la présidente du groupe CRCE-k (Communiste républicain citoyen et écologiste – kanaky). Une position partagée par la première ministre qui rappelle que « rien ne justifie, jamais, que des civils soient pris pour cibles » tout en rappelant que « face à l’horreur Israël a le droit à la sécurité et le droit de se défendre dans le cadre du droit international humanitaire. Les hôpitaux et le personnel médical sont protégés par le droit international humanitaire, il doit s’appliquer en toutes circonstances. » Élisabeth Borne a précisé que le gouvernement français serait vigilant sur la responsabilité du bombardement de l’hôpital de Al-Ahli. « Toute la lumière devra être faite sur ce drame, les auteurs devront être identifiés et rendre des comptes », prévient Élisabeth Borne. Si le flou règne sur les auteurs de cette frappe, les responsables pourraient être poursuivis devant la Cour Pénale Internationale pour crime de guerre, la Palestine ayant ratifié le statut de Rome.
« 24 de nos compatriotes ont perdu la vie »
Élisabeth Borne s’est également prononcée sur la situation des civils français présents à Gaza. « 24 de nos compatriotes ont perdu la vie et 7 sont disparus et plusieurs sont toujours retenus en otages », informe la Première ministre. Le dernier bilan faisait état de 21 morts. Néanmoins, Élisabeth Borne se félicite du rôle joué par la diplomatie française sur place. « Nous sommes aux côtés de nos compatriotes, je tiens à saluer le travail de nos diplomates. D’ici ce soir, nous aurons permis à 3 500 citoyens de rejoindre la France », informe la Première ministre. Cette dernière appelle aussi une libération sans délai et sans conditions de tous les otages. Enfin, « plusieurs dizaines de nos concitoyens sont bloqués à Gaza dans une situation extrêmement précaire, nous faisons notre maximum », rapporte Élisabeth Borne.
« Le Parlement aura l’occasion de débattre dès la semaine prochaine »
Conformément à ce qu’il réclamait, le Parlement va pouvoir s’exprimer sur la guerre entre Israël et le Hamas, mais pas par le vote d’une résolution. Alors que LR souhaitait voter une résolution sur le conflit Israël-Hamas et la position de la France, le gouvernement à écarter cette possibilité en n’inscrivant pas la proposition de résolution à l’ordre du jour. Une décision vivement critiquée par la droite sénatoriale. Néanmoins, « le Parlement aura l’occasion de débattre dès la semaine prochaine », informe la Première ministre. Le débat, prévu par l’article 50-1 de la Constitution permet à chaque représentant de groupe de s’exprimer mais ne prévoit aucun vote. Le débat aura lieu, au Sénat, le 24 octobre à 17 h 30, a précisé Gérard Larcher.
Le groupe CRCE-k demande un cessez-le-feu immédiat
La seule solution, pour les civils français présents à Gaza, réside dans l’ouverture d’un couloir humanitaire terrestre entre Gaza et la frontière avec l’Egypte. La Première ministre a notamment annoncé une aide humanitaire supplémentaire de la France vers Gaza et presse pour l’ouverture d’un couloir humanitaire. Une position qui doit s’accompagner d’un important travail diplomatique comme l’affirme Cécile Cukierman qui invite à faire « notre les propos d’Antonio Guterres (secrétaire général des Nations Unies) » et « exiger un cessez-le-feu immédiat ». Sur ce point, Élisabeth Borne rappelle l’attachement de la France à une solution à « deux Etats vivant en paix et en sécurité ».
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