Borys Filatov, maire de la ville de Dnipro, était l’un des élus ukrainiens invités ce mardi à prendre la parole au Congrès des maires organisé par l’AMF. Mille jours après l’invasion russe de l’Ukraine, il témoigne sur Public Sénat d’un conflit toujours aussi difficile à supporter pour la population de son pays.
Commission européenne : Réélue grâce aux Verts, Ursula von der Leyen pourra-t-elle tenir ses promesses écologiques ?
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Sauvée par les écologistes ! Si l’Allemande Ursula von der Leyen, à la présidence du Parlement européen a obtenu jeudi 18 juillet un second mandat grâce à 401 voix sur 720 (lire notre article sur son élection), elle le doit à une majorité qui va de la droite du Parti populaire européen (PPE), aux sociaux-démocrates et aux centristes de Renew, mais aussi au vote favorable du groupe des Verts pour s’en sortir.
Combattre les extrêmes avec les “forces démocratiques”
Privée des voix d’une partie de son camp, il lui a fallu d’autres groupes. « Depuis des mois, il y avait la tentation pour la droite du Parti populaire européen de regarder vers l’extrême droite. Mais Ursula von der Leyen s’est adressée clairement au camp pro européen”, se réjouit l’eurodéputé Vert français David Cormand, interrogé dans l’émission Ici l’Europe sur France 24 et Public Sénat.
Dans l’hémicycle du Parlement, à Strasbourg, Ursula von der Leyen a assuré vouloir combattre « la polarisation extrême de nos sociétés » avant d’ajouter qu’elle n’accepterait « jamais que les démagogues et les extrémistes détruisent notre mode de vie européen. Et je suis ici aujourd’hui » a-t-elle précisé, « prête à mener le combat avec toutes les forces démocratiques ici. »
Un discours qui vise l’extrême droite, sortie renforcée des élections européennes du 9 juin, avec 187 sièges répartis en trois groupes.
Mais depuis des mois, Ursula von der Leyen courtise le groupe de droite radicale des Conservateurs Réformistes et européens (CRE), composé de 78 eurodéputés, et piloté par la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni. La majorité de ce groupe n’a finalement pas voté pour Ursula von der Leyen, à cause des concessions offertes aux écologistes. Mais les élus de Giorgia Meloni entendent bien travailler avec elle pour constituer des majorités alternatives sur certains textes au Parlement européen. Pour l’eurodéputée belge Assita Kanko, membre du NV-A belge et de ce groupe CRE, « c’est mathématique, Ursula von der Leyen aura besoin de nos voix, sur certains textes, si elle en perd à la gauche de sa majorité. Donc nous sommes des partenaires. »
« Ursula von der Leyen ne pourra pas compter sur nous pour ses textes verts », lâche cet eurodéputé du PPE
Une vision de la situation partagée par son collègue bulgare du PPE Illia Lazarov : « en tant que chrétien-démocrate, je me sens plus proche de ces conservateurs que des écologistes d’extrême gauche. Ursula von der Leyen ne pourra pas compter sur nous pour ses textes verts. »
Il est vrai qu’Ursula von der Leyen aura du mal à trouver une majorité pour mener sa politique climatique malgré les ambitions affichées devant les eurodéputés : elle a annoncé un pacte pour une industrie propre et l’objectif renouvelé de baisser de 90 % les émissions de gaz à effet de serre européennes d’ici à 2040 (par rapport à 1990).
Même si « les Verts ont pesé dans sa feuille de route, on n’est plus du tout dans la tonalité de 2019 où elle lançait un grand Pacte vert », tempère David Cormand.
La droite européenne, alliée à l’extrême droite, pourrait tenter de revenir sur certaines dispositions de ce Pacte vert, comme l’interdiction de la vente de véhicules thermiques en 2035. Si Assita Kanko affiche sa volonté d’« améliorer le Pacte vert » elle tempère immédiatement « on sait qu’il faut protéger l’environnement mais sans tuer nos entreprises et le pouvoir d’achat des citoyens. Je pense qu’il y a une majorité au Parlement européen pour aller dans cette direction », assure cette élue de droite radicale.
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