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Cessez-le-feu dans la bande de Gaza : ce que prévoit la suite de l’accord après la fin de la première phase de la trêve

Le Hamas a procédé dans la nuit du mercredi au jeudi 27 février à la restitution de plusieurs corps d’otages, parmi lesquels celui du Franco-israélien Ohad Yahalomi, alors que s’achève la première étape de la trêve conclue en janvier avec l’Etat hébreu. 58 personnes sont toujours détenues dans la bande de Gaza. Mais selon les médias israéliens, Tel-Aviv préférerait retarder l’exécution de la deuxième phase du cessez-le feu.
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Les corps de quatre otages israéliens ont été remis dans la nuit du mercredi au jeudi 27 février aux équipes de la Croix-Rouge internationale par le Hamas, avant d’être rendus à Israël. Parmi eux : Ohad Yahalomi, un Franco-Israélien de 49 ans, dont la mort avait été annoncée il y a un peu plus d’un an. Avec 50 victimes possédant la nationalité française, la France reste à ce jour, après l’Etat hébreu, le deuxième pays le plus touché par l’attaque terroriste du 7 octobre 2023.

De son côté, Israël, qui a déjà libéré 596 Palestiniens, doit encore en relâcher 46. Cet échange constitue la dernière étape de la première phase de l’accord de trêve négocié en début d’année entre Tel-Aviv et le Hamas, via l’intervention du Qatar, de l’Egypte et des Etats-Unis, et qui est entré en application le 19 janvier. Mais les mises en scène humiliantes orchestrées par le Hamas lors des dernières restitutions ont failli compromettre la suite des opérations, Tel-Aviv ayant menacé, en réaction, de ne pas libérer le quota de prisonniers qui avait été négocié.

Au total, l’accord a permis le retour de 25 otages détenus dans la bande de Gaza, la restitution de 8 corps et la libération d’environ 1 700 Palestiniens. À ce stade, sur les 251 personnes enlevées le 7 octobre 2023, 58 sont toujours détenues dans la bande de Gaza, mais les forces israéliennes estiment qu’au moins 34 sont déjà mortes. Il reste essentiellement des hommes âgés d’une trentaine d’années ou moins, dans la mesure où les premières libérations ont concerné en priorité les enfants, les femmes et les personnes âgées ou malades.

Israël rechigne à passer à l’étape 2

Désormais, de nouvelles négociations doivent s’engager pour fixer les modalités d’application de la deuxième phase de l’accord, qui doit débuter le 2 mars. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a annoncé ce jeudi l’envoi d’une délégation israélienne au Caire pour entamer de nouveaux pourparlers. « Nous sommes prêts à étendre le cadre [de la première phase] en échange de la libération d’autres otages », a déclaré Gideon Saar, le ministre des Affaires étrangères israélien, lors d’un point presse. Selon la presse israélienne, Tel-Aviv cherche à étendre la première phase de l’accord au-delà du délai de 42 jours initialement prévu, pour poursuivre les libérations d’otage dans des conditions jugées plus favorables.

Théoriquement, la deuxième phase de l’accord de trêve prévoit la libération des derniers otages, conditionnée au retrait progressif des forces israéliennes de la bande de Gaza, ce qui devrait aussi permettre le retour d’une partie des populations déplacées. L’objectif à l’issue de cette étape est d’arriver à « une fin définitive de la guerre », selon la formule du Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani. La troisième et dernière phase, quant à elle, devrait être consacrée à la reconstruction de Gaza.

L’armée israélienne prête à reprendre « les combats intenses à tout moment »

Mais dimanche 23 février, Benyamin Netanyahou a durci le ton lors d’un discours prononcé devant des militaires à Holon. Il a annoncé vouloir « relever le niveau d’alerte opérationnelle dans la zone entourant la bande de Gaza ». « Nous achèverons entièrement les objectifs de la guerre, que ce soit par la négociation ou par d’autres moyens », a-t-il encore promis, se disant prêt à reprendre « les combats intenses à tout moment ». Le chef du gouvernement israélien, qui s’est maintenu au pouvoir via une coalition entre la droite et les partis ultraorthodoxes, sait aussi que la fin de la guerre posera nécessairement la question de son avenir politique.

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