Bombardements à Rafah : « On ne peut pas rester à regarder un génocide qui se déroule sous nos yeux », s’insurge Guillaume Gontard

Peu avant les questions d’actualité au gouvernement du Sénat, le président du groupe écologiste du Sénat, Guillaume Gontard a pressé Emmanuel Macron à reconnaitre l’Etat palestinien alors que l’armée israélienne continue de bombarder Rafah touchant des camps de déplacés palestiniens.
Rédaction Public Sénat

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Mardi, le député LFI, Sébastien Delogu a embrasé l’Assemblée nationale en brandissant un drapeau palestinien dans l’hémicycle pour alerter sur la situation à Gaza. Une initiative qui l’a conduit à subir la plus lourde sanction du règlement. Une exclusion de quinze jours de séance et la privation de la moitié de son indemnité parlementaire pendant deux mois.

« Je ne pense pas que cette sanction soit justifiée, mais ce qui m’angoisse c’est qu’on soit tourné vers cet évènement alors que nos regards devraient être tournés vers Gaza », a réagi au micro de Public Sénat, le président du groupe écologiste, Guillaume Gontard.

L’armée israélienne a de nouveau bombardé mercredi Rafah, une ville du sud de la bande de Gaza qui et a fait plus de 65 morts selon le Hamas. Ces dernières 24 heures, 75 Palestiniens ont péri dans les opérations militaires israéliennes à Gaza, portant à au moins 36.171 le bilan des morts, en majorité des civils, dans le territoire assiégé, d’après des données mercredi du ministère de la Santé de l’administration du Hamas. A New York, l’Algérie a présenté mardi au Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution exigeant un cessez-le-feu « immédiat » et l’arrêt de l’offensive à Rafah.

Guillaume Gontard a déploré « les discours très creux du premier ministre », par rapport à l’Irlande et l’Espagne « qui avancent, qui font des propositions et qui reconnaissent l’Etat Palestinien. Je me dis : qu’est-ce que fait mon pays ? »

En déplacement en Allemagne, Emmanuel Macron s’est prononcé favorablement pour la reconnaissance de l’Etat Palestinien « mais pas sous le coup de l’émotion ». Le sénateur a trouvé « cette intervention d’Emmanuel Macron honteuse ». « Evidement qu’il y a de l’émotion quand plus de 40 000 personnes sont mortes. Donc on ne fait rien ? On a besoin d’une action politique. On a besoin d’un signal politique très fort comme la France qui reconnaît l’Etat palestinien. Ce serait un signal envoyé au gouvernement israélien d’extrême droite. On ne peut pas rester à regarder un génocide qui se déroule sous nos yeux et faire comme le Premier ministre, regarder nos chaussures ».

Guillaume Gontard appelle, enfin, le gouvernement à cesser la vente d’armes vers Israël ou encore rappeler l’ambassadeur d’Israël.

 

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