Le G20 qui se tenait cette semaine au Brésil a été marqué par une accélération des discussions autour de l’accord de libre-échange entre le Mercosur et l’Union européenne, même si à ce stade le 27 Etats-membres sont toujours divisés. La France est-elle isolée ? Qu’en pensent ses partenaires ? On en débat dans Ici l’Europe, sur France 24, LCP et Public Sénat.
Bande de Gaza : de quoi parle-t-on ?
Publié le
D’une superficie de 360 km 2, large de 6 km, ce territoire est situé entre la Méditerranée, le désert du Sinaï et le territoire israélien à l’est et au nord. La Gaza dont on parle aujourd’hui fixe ses traits en 1948, au moment de la première guerre israélo-arabe, qui va donner naissance à l’Etat d’Israël.
A la suite du conflit, la Bande de Gaza passe sous contrôle égyptien. En 1948 on compte 260 000 habitants, contre aujourd’hui environ 2 millions aujourd’hui. Les deux tiers des Gazaouis sont des descendants des réfugiés palestiniens qui ont fui les combats pendant la guerre.
Entre 1948 et 1967, il n’y a pas d’Israélien à Gaza.
Mais le 5 juin 1967 éclate la guerre des Six Jours : une coalition de pays arabes menée par l’Egypte menace de détruire Israël. En 6 jours l’Etat hébreu renverse la situation et s’empare de nouveaux territoires, dont la Bande de Gaza. Des colonies israéliennes y sont progressivement implantées.
Mais elles sont peu nombreuses, cela n’a rien à voir avec ce qu’il se passe aujourd’hui sur d’autres pans du territoire. Au plus fort de cette colonisation il n’y aura jamais plus de 8 000 Israéliens dans l’enclave.
Fait notable, dans années 1970 et 1980, Gaza est une ville « ouverte ». Une partie de la population gazaouie travaille en Israël, et les habitants des kibboutzim (ceux qui sont attaqués aujourd’hui) vont à Gaza pour y faire leurs courses et leur marché.
Décembre 1987 : la première Intifada
Tout bascule avec la première Intifada éclate précisément à Gaza, le 9 décembre 1987. C’est à la suite d’un accident entre un camion israélien et une voiture palestinienne que le soulèvement palestinien débute. Pourquoi à Gaza ? Parce que c’est historiquement le lieu de prédilection de la mobilisation politique palestinienne. Le Fatah de Yasser Arafat y a toujours été très implanté.
Mais en 1987, au moment de l’intifada un nouvel acteur va émerger : le Hamas, un groupe islamiste, bras armé des Frères Musulmans égyptiens.
Dans l’idéologie du Hamas, les chrétiens et les juifs sont des infidèles et Israël est vouée à l’extinction. L’objectif de l’organisation est de chasser tous les juifs de ce qu’ils appellent la Palestine qui est vue comme un territoire saint, sacré.
1993 : les accords d’Oslo
Le 13 septembre 1993, Yitzhak Rabin et Yasser Arafat se serrent la main sur la pelouse de la Maison Blanche à Washington. Sous le regard du président américain Bill Clinton, le premier ministre israélien et le chef de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) scellent les accords d’Oslo. C’est le début du processus de paix.
Mais le Hamas n’en veut pas, il organise depuis Gaza une vague d’attentats-suicides. Ce qui pousse Israël à se barricader. Les points de passage depuis la Bande de Gaza se referment progressivement. Et ils se ferment de manière plus nette encore dans la décennie qui suit.
En août 2005, Ariel Sharon, Premier ministre israélien de droite, décide de couper le cordon : il ordonne l’évacuation de la Bande de Gaza.
A cette date, il n’y a donc plus aucun Israélien à l’intérieur de Gaza.
En janvier 2006, des élections législatives sont organisées dans les Territoires palestiniens. Le triomphe est total pour le Hamas, qui obtient la majorité absolue.
Mais une guerre civile sanglante éclate entre les factions palestiniennes, et les islamistes s’emparent de la zone par la force. En réaction, en 2007, Israël et l’Egypte ordonnent le blocus de la Bande de Gaza.
Un blocus encore en vigueur à l’heure actuelle, mais qui aura quand même permis de faire entrer des milliers d’armes, de roquettes et de missiles au profit des terroristes.
Pour aller plus loin