En marge de l’ouverture du Congrès des maires de France, le gouvernement s’est engagé à porter devant l’Assemblée nationale en janvier une proposition de loi déjà adoptée par le Sénat, et qui vise à améliorer les conditions d’exercice du mandat d’élu local.
Sénateurs LR : qui sont les candidats aux postes clefs du Sénat ?
Par François Vignal
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Les sénateurs n’en ont pas tout à fait terminé avec les élections. Car après les sénatoriales de dimanche, où les LR et l’Union centriste ont conservé la majorité, les élus de la Haute assemblée vont devoir désigner tous les postes à responsabilité : ceux du bureau du Sénat (vice-présidentes, questeurs, secrétaires) et les présidences de commission. Des postes essentiels et plus médiatiques.
>> Lire notre article : Résultats des élections sénatoriales 2023 : le groupe LR en léger recul
Pour le groupe LR, premier de la Haute assemblée, ça va se jouer par un vote à bulletin secret, mardi 3 octobre. Mais avant cela, ils vont élire ce mercredi leur candidat pour le Plateau, c’est-à-dire la présidence du Sénat. Et sans surprise, il n’y a qu’un candidat, en la personne de Gérard Larcher.
Bruno Retailleau veut rempiler pour la présidence du groupe LR
Pour la présidence de groupe, Bruno Retailleau compte bien continuer. Il présente à ses côtés, pour la vice-présidence du groupe, Laurent Somon et Frédérique Puissat, ainsi que Jean-Pierre Vogel, comme trésorier. Ce dernier est à la ville expert-comptable.
D’après plusieurs sources internes, le sénateur Alain Joyandet comptait se présenter, mais il aurait renoncé. Il a demandé un report d’une semaine du scrutin pour la présidence du groupe, et un découplement des votes entre président et vice-présidents, mais il n’a pas été entendu. Le sénateur avait créé le « Club des libertés », où se réunissaient notamment les sénateurs Alain Houpert ou Sébastien Meurant. Ce dernier, parti à Reconquête, n’a pas été réélu dimanche.
Vers quatre candidats à la questure
Le vrai enjeu se situe donc pour les différentes postes au sein de l’institution. Les LR en ont la majorité, mais ils doivent en partager une partie avec l’allié de l’Union centriste. La présidence de la commission du développement durable, celle de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication, et le poste de rapporteur général de la Sécu reviennent aux centristes. Ils ne devraient pas changer.
A la questure, où il s’agit de gérer les affaires internes et les finances du Sénat, en tant qu’institution, on compte déjà trois candidats pour un poste dévolu aux LR : Antoine Lefèvre, sénateur de l’Aisne, Rémy Pointereau, sénateur du Cher, Patrick Chaize, sénateur de l’Ain. S’il n’a pas encore officialisé sa candidature, le sénateur du Val-de-Marne, Christian Cambon, devrait être aussi sur les rangs. Il est aujourd’hui président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées. Mais il doit lâcher le poste, au nom d’une règle interne aux LR, qui veut qu’on ne peut pas occuper plus de deux fois de suite la même fonction à responsabilité. L’idée est de renouveler ces postes. Au grand dam parfois des premiers concernés.
« On aimerait bien que le ballon se passe un peu »
Mais chez les autres, on voit d’un bon œil le principe. « C’est bien aussi que ça tourne, sinon ce sont toujours les mêmes. C’est bien d’avoir un regard neuf. Et on est un grand groupe », souligne une sénatrice LR. « On aimerait bien que le ballon se passe un peu. Ça ne peut pas être toujours les mêmes », ajoute un autre.
Pour les postes de vice-présidents du Sénat, Sophie Primas, sénatrice des Yvelines, est candidate, ainsi que Nadine Bellurot, sénatrice de l’Indre. Pour le poste qui revient à un homme, un seul candidat, avec Mathieu Darnaud, sénateur de l’Ardèche.
Aux postes de secrétaires du Sénat, on compte de nombreux postulants, parmi lesquels Dominique De Legge, Alexandra Borchio Fontimp, Catherine Di Folco, Marc-Philippe Daubresse ou encore Philippe Tabarot.
Les affaires étrangères suscitent des vocations
La présidence de la commission des affaires étrangères étant libérée, le poste suscite cette année des vocations. Comme nous l’évoquions la semaine dernière, sont ainsi candidats deux figures du groupe LR : le sénateur de la Manche, Philippe Bas, aujourd’hui questeur, que le grand public a découvert lors de la commission d’enquête Benalla. Il était alors président de la commission des lois. On ne l’attend pas forcément sur les sujets internationaux, mais dans une lettre de « deux pages et demie » envoyée à ses collègues, il explique le bien-fondé de sa candidature, fort de son expérience.
Autre candidat qui n’est actuellement pas membre de la commission : Roger Karoutchi. L’ancien ministre des Relations avec le Parlement, qui vient d’être réélu dans les Hauts-de-Seine, était jusqu’ici le premier vice-président du Sénat. Il siégeait à la commission des finances.
Deux autres candidats, issus pour leur part de la commission des affaires étrangères, veulent prendre la relève : Cédric Perrin, sénateur du Territoire de Belfort, et Pascal Allizard, sénateur du Calvados. « Le premier a un profil plus défense, le second plus diplomatie », souligne un membre du groupe, qui pense que « ça se jouera entre eux deux ». Mais dans ce vote à bulletins secrets, tout est possible.
A la commission des affaires sociales, deux candidats de poids sont sur les rangs : le sénateur du Vaucluse, Alain Milon, qui a déjà occupé le poste de 2014 à 2020, et Philippe Mouiller, sénateur des Deux-Sèvres. Le premier a des positions iconoclastes, au sein des LR, car il est partisan de longue date de la PMA pour toutes ainsi que de la GPA. « Alain Milon a de son côté la connaissance du monde de la santé. Philippe Mouiller est plus sur le handicap, mais a beaucoup travaillé au sein de la commission. C’est compliqué », confie un membre du groupe.
Des postes qui ne bougent pas
Plusieurs postes ne bougeront pas, car un seul mandat a été fait par ceux qui l’occupent. C’est le cas de François-Noël Buffet, à la commission des lois, de Jean-François Rapin, à la commission des affaires européennes, ou de Jean-François Husson, rapporteur général de la commission des finances. Christine Lavarde, membre de la commission des finances, n’est pas candidate. « Elle attendra trois ans. Elle sera légitime », pense un sénateur du groupe. C’est ce qu’un sénateur appelle « faire la jachère triennale : attendre trois ans ». Prendre du galon nécessite à la Haute assemblée une certaine patience.
Quant à la présidence de la commission des finances, qui revient au premier groupe d’opposition, le sénateur PS Claude Raynal est toujours candidat. Mais on cite aussi le nom de Rémi Féraud, sénateur PS de Paris.
Dominique Estrosi Sassone ou Daniel Gremillet pour les affaires économiques
Pour succéder à Sophie Primas, qui a fait deux mandats à la commission des affaires économiques, sont sur les rangs, la sénatrice des Alpes-Maritimes, Dominique Estrosi Sassone, et le sénateur des Vosges, Daniel Gremillet. Si la première est élue, ce serait la seule femme à occuper une présidence de commission permanente au Sénat, contre deux jusqu’ici (Sophie Primas et Catherine Deroche, à la commission des affaires sociales, qui ne se représentait pas).
Pour la présidence de la délégation aux entreprises, ce sera entre Olivier Rietmann, sénateur de Haute-Saône, et Martine Berthet, sénatrice de la Savoie. Pour la délégation à la prospective, Stéphane Sautarel est sur les rangs. Quant à l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques), la sénatrice de la Gironde, Florence Lassarade, serait sur les rangs.
« L’ancienneté, ça reste un critère »
Ce vote interne pour ces postes clefs reste un peu particulier. « Vous savez ce qu’on dit de ces campagnes internes : c’est la seule campagne où les électeurs mentent plus que les candidats ! » rigole l’un des impétrants. Autrement dit, entre collègues qui se côtoient parfois tous les jours, difficile de dire en face qu’on ne vote pas pour vous, mais pour un autre. Comme pour les sénatoriales, la dimension personnelle joue. « La façon dont vous êtes perçu au sein du groupe compte, les liens qu’on a pu tisser, et une certaine crédibilité aussi », décrypte un sénateur LR. Un autre ajoute : « Quelles que soient vos compétences, on aime bien dans la maison que vous soyez réélu au moins une fois. L’ancienneté, ça reste un critère ».
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