En marge de l’ouverture du Congrès des maires de France, le gouvernement s’est engagé à porter devant l’Assemblée nationale en janvier une proposition de loi déjà adoptée par le Sénat, et qui vise à améliorer les conditions d’exercice du mandat d’élu local.
Réforme de la fonction publique : le syndicat FO boycotte une réunion de concertation et dénonce un projet « imposé »
Par Camille Romano
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La concertation démarre, mais sans tous les acteurs autour de la table. Le syndicat FO a boycotté ce mardi matin la réunion de concertation prévue avec les collectivités, les hôpitaux et le ministère, dans le cadre d’une réforme de la fonction publique. Le projet de loi de Stanislas Guerini vise à faciliter les mobilités des agents des trois branches fonctions publiques (Etat, collectivités et hôpitaux) mais aussi à augmenter la rémunération au mérite de ceux-ci.
FO, deuxième syndicat parmi les fonctionnaires, ne s’est pas rendu à la réunion, avançant que le ministère « ne veut pas négocier mais imposer son projet », comme l’a regretté le secrétaire général Christian Grolier. Grief partagé par les autres organisations syndicales, qui ont déploré n’avoir été invité qu’à une simple concertation, et non pas à une négociation, ce qui leur aurait donné plus de poids.
Un projet dogmatique
Si Force Ouvrière est la seule organisation à avoir refusé de participer à la réunion, lundi, toutes les organisations syndicales avaient ensemble dénoncé une réforme « dogmatique », ne répondant à « aucune des préoccupations exprimées par les agents publics ». Dans un communiqué, la CGT, FO, la CFDT, l’Unsa, la FSU, Solidaires, la CFE-CGC et la FA-FP rajoutent que leurs « organisations ne sont pas demandeuses » d’une telle réforme et suggèrent qu’il est plus urgent de se pencher sur « l’augmentation générale des traitements et des salaires, notamment par la revalorisation du point d’indice. »
En ouverture de la réunion, la CGT a déclaré qu’elle « se positionne d’ores et déjà contre un projet qui s’inscrirait dans le prolongement […] de la loi de transformation de la fonction publique, avec un accent mis sur l’individualisation des rémunérations et le développement de leur part aléatoire et discrétionnaire. » Dans leur communiqué de la veille, les organisations syndicales insistaient sur le fait que c’est « la revalorisation de la carrière qui est attendue par les agents et non une rémunération au mérite. »
D’autres réunions d’ici à l’été
Le ministère présente la réunion comme l’occasion de « poser sur la table tous les objets de [concertation], sans tabou, sans dissimulation. » Le gouvernement, qui veut intégrer à sa réforme des mesures telles que le maintien systématique de la rémunération en cas de mutation ou l’élargissement de la palette de sanctions face à une « insuffisance professionnelle », disait à l’AFP anticiper « des divergences de vues, d’approche, de lexique », tout en réfutant la position des syndicats. « Il y a erreur quand les syndicats disent que cette réforme ne s’attaque à aucun problème », a-t-on argumenté du côté de l’exécutif. Le ministère va même jusqu’à mettre en avant une possible convergence avec les syndicats : les agents espèrent « que le travail paie plus, c’est quelque chose sur lequel on peut complètement se retrouver. »
La réforme de la fonction publique, qui devait initialement être présentée en Conseil des ministres en février, après avoir été annoncée en septembre 2023, devrait être finalement introduite à la rentrée 2024. Les concertations doivent se poursuivre jusqu’à l’été, avec deux autres réunions plénières au cours du printemps. Pas sûr que FO aura d’ici là repris sa place à la table des concertations.
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