En marge de l’ouverture du Congrès des maires de France, le gouvernement s’est engagé à porter devant l’Assemblée nationale en janvier une proposition de loi déjà adoptée par le Sénat, et qui vise à améliorer les conditions d’exercice du mandat d’élu local.
Maintien de l’ordre : « C’est tendu », le sénateur Jérôme Durain a suivi la BRAV le 1er mai
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« On a un vrai sujet politique et démocratique. » Dans le métro pour se rendre à la manifestation parisienne, le sénateur socialiste Jérôme Durain explique la démarche qui l’a conduit à passer la manifestation du 1er mai, non pas aux côtés des manifestants comme il le fait d’habitude, mais au milieu d’une brigade de la BRAV (Brigade de Répression de l’Action Violente), en tant qu’observateur : « Le rapport police – population est parfois compliqué. Cela me paraissait naturel de venir observer les choses. Je l’ai déjà fait avec la BAC de nuit, sur une opération de stupéfiants en Saône-et-Loire, avec la police judiciaire ou même des gendarmes. C’est l’ordinaire du travail de fond du parlementaire. »
« On voit qu’il y a des gens qui sont là pour en découdre »
Une fois équipé, le sénateur socialiste a donc suivi une unité de la BRAV tout au long de la manifestation, et dit ne pas avoir été témoin de « dérapages » des forces de l’ordre, tout en constatant une atmosphère « tendue » et « confuse. On s’adapte à distance, la règle c’est de contenir les black blocs, les casseurs, sans être trop présent. On n’est pas au contact. Visiblement il y a des dégradations sur des biens publics ou des agences bancaires, mais le commandement doit juger que ce n’est pas utile d’intervenir », raconte-t-il notamment, avant de ramasser, quelques minutes plus tard, un marteau qui a été jeté sur les forces de l’ordre : « C’est un marteau qui leur a été envoyé. On voit qu’il y a des gens qui sont là pour en découdre. »
Le sénateur socialiste y voit des « violences opportunistes » de la « nébuleuse » – selon le terme policier – qui entoure les manifestations depuis quelques semaines maintenant, mais ne veut pas tirer de conclusions hâtives : « Ça a tapé fort. C’est tendu, on sent qu’il y a des gaz, des projectiles, ça envoie quoi. C’est assez confus comme situation. Je suis comme vous, je suis observateur, on est au tout petit bout de la lorgnette. Ce que j’ai vu ne me permet pas de qualifier la nature des interventions. Globalement, tout cela n’est pas très tendre, on est dans des phénomènes violents. »
Finalement, cette expérience laisse à Jérôme Durain plus de questions que de réponses. Le sénateur socialiste confie qu’il faudra mettre son observation en perspective « à froid » pour en tirer des conclusions : « Il va falloir faire une bonne revue de presse pour documenter l’action des forces de l’ordre et arriver à resituer l’intervention que je suis dans un ensemble plus global. Il faudra aussi voir ce qu’en disent les défenseurs des libertés publiques. » Et Jérôme Durain de conclure : « C’est ça le travail de fond d’un parlementaire. »
« On ne peut pas faire du bon travail législatif sans aller sur le terrain »
Le « monsieur sécurité » du groupe socialiste au Sénat s’intéresse en effet au sujet depuis de nombreuses années et a ainsi répondu à l’invitation lancée par Gérald Darmanin lors de son audition au Sénat le 5 avril dernier, face aux critiques de la gauche sur l’application de la doctrine du maintien de l’ordre dans le contexte des manifestations contre la réforme des retraites. « Le but du jeu c’est de se départir le plus possible des préjugés pour répondre aux questions posées par les associations sur la doctrine du maintien de l’ordre, pour voir ce qu’il en est sur le terrain », explique le sénateur de Saône-et-Loire, qui veut « sentir l’ambiance » et obtenir des informations sur « la doctrine d’intervention, la relation entre le commandement et les troupes sur le terrain, le degré d’autonomie dont les BRAV disposent, dans quel état d’esprit elles sont, le degré de violence qu’il y a en face. »
Le groupe socialiste au Sénat récuse le caractère « systémique » des « violences policières », mais pose tout de même la question des techniques de maintien de l’ordre employées. « Je ne suis pas du tout ‘antiflic’, mais il y a un sujet de maintien de l’ordre, notamment autour des manifestations à Paris. Cela fait un certain nombre d’années que des questions se posent : les lois anticasseurs, les Gilets Jaunes, les LBD, les blessures des manifestants… Tout cela mérite d’être documenté, des associations le font et nous, dans le cadre de notre travail parlementaire, il faut que l’on sache réellement ce qu’il se passe. On ne peut pas faire du bon travail législatif sans aller sur le terrain. »
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