En marge de l’ouverture du Congrès des maires de France, le gouvernement s’est engagé à porter devant l’Assemblée nationale en janvier une proposition de loi déjà adoptée par le Sénat, et qui vise à améliorer les conditions d’exercice du mandat d’élu local.
Le Sénat et le gouvernement rendent hommage à la carrière de Gérard Longuet et Jean-Pierre Sueur, ainsi qu’à Michelle Meunier
Par Henri Clavier
Publié le
Après plus de vingt ans de présence dans les couloirs du Palais du Luxembourg, Jean-Pierre Sueur (PS) et Gérard Longuet (LR), sénateurs depuis 2001, ont tous les deux annoncé qu’ils ne brigueraient pas le renouvellement de leur mandat. Deux figures respectées du Sénat, qui ont reçu un hommage de la part du gouvernement et de leurs collègues. Elisabeth Borne a également salué le travail de Michelle Meunier (PS) durant ses deux mandats.
Hommage et ovation
« Nous avons pu nous opposer, mais nous avons toujours su travailler ensemble », a déclaré Élisabeth Borne pour saluer les deux sénateurs. « Vous avez porté une voix importante dans le débat politique », a félicité Gabriel Attal. Gérard Larcher, président du Sénat, n’a pas manqué de propos élogieux à l’égard de ses deux collègues sénateurs. « Je voudrais saluer Gérard Longuet, qui a pris la décision de ne pas renouveler son mandat de parlementaire » a déclaré le président du Sénat avant d’insister sur la qualité des interventions de Monsieur Longuet dans les travaux parlementaires. Habitué à être un arbitre scrupuleux des débats parlementaires, Gérard Larcher a, exceptionnellement, accordé un peu de temps additionnel pour, sans doute, la dernière question au gouvernement de Gérard Longuet. Le président du Sénat a également rendu hommage à Jean-Pierre Sueur affirmant que ce dernier détient « sans doute le record du nombre d’heures passées dans les fauteuils de l’hémicycle ». « Merci, Monsieur le Président, c’est trop », a répondu le sénateur socialiste, visiblement ému.
« 45 ans de mandat parlementaire »
Un record que Jean-Pierre Sueur aurait peut-être aimé prolonger. « J’aurai aimé rester mais la sagesse m’a conduit à décider, dès 2017, qu’il fallait passer le relai », déclare l’élu du Loiret en confiant sa passion pour le travail parlementaire. Une ardeur que le socialiste démontre depuis 1981 et son premier mandat de député. Ancien maire d’Orléans et ancien Secrétaire d’Etat chargé des collectivités territoriales de François Mitterrand. Actuellement questeur du Sénat, Jean-Pierre Sueur a également été président de la commission des lois durant l’unique présidence socialiste au Sénat (entre 2011 et 2014). Incontournable, le sénateur du Loiret est toujours membre de la très importante commission des lois.
Gérard Longuet a également confié son émotion après « 45 ans de mandat parlementaire » rappelant avec humour que « le jeune Gabriel Attal n’était pas né, alors que j’étais déjà député ». Élu député en 1978, Gérard Longuet a connu un parcours analogue à celui de Jean-Pierre Sueur en devenant sénateur en 2001. Appelé aux responsabilités ministérielles à plusieurs reprises, Gérard Longuet a été ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy entre 2011 et 2012. « Il a été, à la commission des finances, un orateur qui a toujours donné beaucoup d’élévation » salue Gérard Larcher, appuyant aussi sur son travail en tant que président du groupe UMP (2009-2011) ou en tant que président de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et techniques.
Dernier tour de piste
Bientôt retraités, les deux sénateurs ont tout de même fait la démonstration de leurs panaches pour leurs dernières questions au gouvernement. « Avant-hier Bruno Le Maire a inauguré les premières assises des finances publiques comme écrivain je l’accepte mais très honnêtement en tant que metteur en scène, il est nul », ironise Gérard Longuet, peu convaincu par l’action du gouvernement en matière de maîtrise de la dépense publique.
Engagé jusqu’au bout, Jean-Pierre Sueur a posé une question sur le naufrage d’un bateau de migrants en mer Méditerranée. « Je demande simplement à ce que la France pèse de tout son poids pour mettre fin au naufrage d’êtres humains », conclut Jean-Pierre Sueur. Ce dernier a également révélé qu’être rapporteur de la commission d’enquête sur Alexandre Benalla avait été l’un de ses plus grands moments au Sénat, se félicitant que « trois ans après, pas une ligne n’ait été contestée ».