En marge de l’ouverture du Congrès des maires de France, le gouvernement s’est engagé à porter devant l’Assemblée nationale en janvier une proposition de loi déjà adoptée par le Sénat, et qui vise à améliorer les conditions d’exercice du mandat d’élu local.
Élisabeth Borne promet des « mesures nouvelles » pour protéger les élus, après la démission de maire de Saint-Brevin
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L’audition, dans la matinée, du maire démissionnaire de Saint-Brevin-les-Pins, Yannick Morez, a chauffé à blanc les sénateurs de la commission des lois. L’un de ses membres, le sénateur Patrick Kanner, président du groupe socialiste, a demandé au gouvernement quelle serait sa réaction, une semaine après le départ de cet élu local. Son domicile avait été incendié en mars, dans le contexte du déplacement d’un centre de demandeurs d’asile. Pour le sénateur du Nord, « l’audition émouvante » s’est « transformée en réquisitoire contre les services de l’État, tant ont été révélées de graves défaillances ». « C’est un échec, Madame la Première ministre, pour ne pas dire un désastre dont il faut tirer toutes les conséquences dès aujourd’hui. »
Élisabeth Borne, qui recevra le maire de Loire-Atlantique dans l’après-midi aux côtés de l’Association des maires de France, a une nouvelle fois condamné des « actes inadmissibles » et exprimé son soutien à l’édile démissionnaire. « Derrière chaque élu agressé, c’est la République qui est visée », a fait savoir la cheffe du gouvernement.
« Renforcer le lien entre les maires et la justice »
Assurant les élus locaux de l’engagement du gouvernement et des forces de l’ordre, la Première ministre s’est dite prête à travailler avec les parlementaires pour « aller plus loin » dans le renforcement des sanctions pénales. Dominique Faure, ministre en charge des collectivités locales, aura l’occasion d’annoncer de « nouvelles mesures », préparées ces derniers mois. Selon Élisabeth Borne, il s’agit notamment de « renforcer le lien entre les maires et la justice, mieux prévenir les violences et accompagner davantage les élus ».
« Les élus de la République ne demandent pas de compassion, ils demandent de l’action », a rappelé Patrick Kanner en guise de réplique. Le sénateur n’a cependant pas obtenu de réponse sur son constat de résurgence des violences de l’extrême droite. « On ne peut mettre sur un pied d’égalité l’extrême droite et d’autres formes de contestation », avait-il dénoncé en introduction. Le 11 mai, au lendemain de la démission du maire, la Première ministre avait affirmé que « l’extrémisme » valait « des deux côtés », provoquant de vives réactions à gauche.
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