Camembert groupes parlement européen

Elections européennes : quelles sont les formations politiques présentes au Parlement européen ?

En juin prochain, les Français voteront pour élire les députés qui les représenteront au Parlement européen. Selon leur orientation politique, ceux-ci intégreront un des groupes politiques présents dans l'hémicycle. Tour d'horizon.
Luna Perez

Temps de lecture :

6 min

Publié le

Mis à jour le

A l’aube des élections de juin 2024, ils sont au nombre de sept : ces groupes politiques qui comptent des députés issus de différents pays européens, régissent la vie politique du Parlement européen. Parmi les 705 députés issus des 27 pays membres de l’Union Européenne, et élus au suffrage universel direct, 46 ne font partie d’aucune formation politique au Parlement. Ceux-ci correspondent donc aux non-inscrits. Le reste des députés a rejoint une formation politique en fonction de ses affinités politiques et des intérêts qu’il souhaite défendre. A noter qu’à l’issue des élections européennes de juin prochain, le nombre d’eurodéputés passera de 705 à 720. En septembre dernier, le Parlement a approuvé la proposition du Conseil européen d’octroyer 15 sièges supplémentaires, répartis entre 12 pays, dont la France. Ces changements s’expliquent par les évolutions démographiques au sein de l’Union européenne mais surtout par le départ de 73 eurodéputés britanniques après l’entrée en vigueur du Brexit en 2020.

Qu’est-ce qu’un groupe politique européen ?

D’après l’article 33 du règlement intérieur du Parlement européen, pour qu’un groupe politique puisse siéger au sein de l’hémicycle à Strasbourg, celui-ci a pour obligation de rassembler un minimum de 23 députés. Pour favoriser la diversité, ces mêmes députés doivent représenter au moins 25 % des Etats membres de l’Union, c’est-à-dire réunir au moins sept nationalités différentes. Au cours de leurs mandats, les députés européens ont la possibilité de constituer un nouveau groupe politique ou bien d’en changer. Il n’est cependant pas possible d’appartenir à plusieurs formations politiques à la fois.

Faire partie d’un groupe politique à Strasbourg permet à une ou un député d’avoir plus de poids politique au sein de l’hémicycle, et d’accéder à un meilleur temps de parole. Les groupes se réunissent régulièrement pour décider de leur plan d’action au Parlement. Ils disposent aussi de ressources financières et de personnel dédié. Les présidents des groupes politiques peuvent également mettre des sujets à l’ordre du jour lors des séances plénières.

Les sept formations politiques du Parlement

Il s’agit de la plus importante des formations politiques depuis les élections européennes de 1999 : le Parti Populaire Européen (PPE), est composé de 177 membres. Dirigé par l’Allemand Manfred Weber depuis 2014, il s’agit du groupe politique de centre droit. Il se présente comme le défenseur d’ « Une Europe unie où chaque individu est en mesure de réaliser son plein potentiel. Une Europe plus juste, plus compétitive et démocratique ». Le PPE est également la plus vieille formation politique européenne, crée en 1953, à l’époque de la Communauté européenne du charbon et de l’acier.

L’Alliance progressiste des Socialistes & Démocrates au Parlement européen (S & D), constitue le deuxième groupe le plus important, avec 141 députés. Sa présidente est l’Espagnole Iratxe Garcìa Pérez. « En tant que sociaux-démocrates européens, nous voulons une Europe plus sociale, plus unie, plus féministe, plus écologique, et plus solidaire. Nous voulons continuer à progresser pour des sociétés plus égalitaires, plus libres et plus justes. », déclare le groupe politique.

Dirigé par la Française Valérie Hayer, tête de liste de la majorité présidentielle aux élections européennes de 2024, le groupe Renew Europe est la troisième formation politique du Parlement européen, avec 101 membres. La formation centriste a été créée en 2019, comme une extension de l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ADLE). Le changement de nom a été demandé par les eurodéputés français, pour ne plus avoir à inclure la mention du libéralisme, comme l’expliquaient nos confrères d’Euractiv, en juin 2019.

« Nous voulons protéger le climat et l’environnement pour les générations à venir. Nous luttons pour une démocratie forte où le public et les médias peuvent contrôler ceux qui sont au pouvoir. Nous voulons construire une Europe qui éradique la pauvreté ». C’est le mot d’ordre du groupe Les Verts/Alliance Libre Européenne, qui comprend 72 eurodéputés. Sa création a entraîné l’union de deux partis qui se trouvaient auparavant dans des formations politiques différentes. Si le scrutin de 2019 a vu le groupe faire son meilleur score, les sondages ne lui prédisent pas la même réussite pour les élections européennes à venir.

Fondé en 2009 et fort de 68 membres, le groupe des Conservateurs et réformistes européens (CRE) est à droite de l’hémicycle et regroupe plusieurs partis d’extrême droite européens, comme Vox en Espagne, ou encore le parti polonais Droit et Justice. Il s’oppose au fédéralisme européen et plaide pour davantage de souveraineté pour chacun des Etats membres. D’après une enquête Ipsos portant sur les élections européennes, les deux formations politiques de droite radicale, dont le CRE, progresseraient lors du scrutin de juin prochain, gagnant de nouveaux sièges au Parlement.

Restent les deux plus petites formations politiques du Parlement européen, Identité et démocratie (ID) et le groupe de la Gauche au Parlement européen – (GUE/NGL) avec respectivement 59 et 37 eurodéputés. Identité et démocratie correspond au second groupe de droite radicale, et s’oppose par exemple à l’immigration. Mais que ce soit sur les questions économiques ou les solutions pour lutter contre l’immigration, les dissensions restent nombreuses au sein du groupe, notamment entre l’AFD allemande et le Rassemblement National français. Quant au groupe de Gauche au Parlement européen, il se situe à l’autre extrême de l’échiquier politique. Opposé aux politiques d’austérité, il milite pour une réforme de l’Union Européenne, un développement durable équitable et, contre les traités de commerce transatlantiques avec l’UE.

Dans la même thématique

Olympics: Opening Ceremony
5min

Institutions

Réarmement : en quoi consiste l’armée de réserve ?

Dans ce climat géopolitique tendu et les annonces de réarmement, le gouvernement espère doubler le nombre de réservistes d’ici dix ans. La sénatrice Marie-Arlette Carlotti entend « faciliter et rendre accessible » cet engagement volontaire.

Le

SIPA_01064608_000019
8min

Institutions

Avenir institutionnel de la Corse : ce rapport qui divise la droite sénatoriale

Cette semaine, la publication d’un rapport d’une mission d’information du Sénat sur l’avenir institutionnel de la Corse a été rejetée, faute de soutien de la part des centristes, des macronistes et de la gauche. Le rapport de la sénatrice LR Lauriane Josende émettait de sérieuses réserves sur la faisabilité immédiate d’un statut d’autonomie plus large de la collectivité, tel que négocié entre les élus corses et le gouvernement l’année dernière.

Le

Elections européennes : quelles sont les formations politiques présentes au Parlement européen ?
4min

Institutions

Guerre en Ukraine : les enjeux du Conseil européen « décisif » 

Réuni ce jeudi à Bruxelles pour un Conseil européen extraordinaire, les dirigeants des 27 Etats membres vont s’entretenir sur la défense européenne et la continuité du soutien militaire à l’Ukraine. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est également présent dans la capitale belge.

Le