« Avec l’élection de Donald Trump, le monde va être encore plus brutal, encore plus menaçant, encore plus instable. » Après l’élection américaine, c’est sous les exclamations d’une partie de la droite de l’hémicycle que Yannick Jadot s’est exprimé lors de ces questions d’actualité au gouvernement.
« Plus que jamais, nous avons besoin d’une Europe forte, plus que jamais nous avons besoin que nos valeurs guident notre action internationale. Cela doit commencer la semaine prochaine, à Bakou », a-t-il souligné face à la ministre de la Transition écologique.
« Quand un pays utilise une COP pour vendre sa diplomatie pétrolière, votre responsabilité est de ne pas y participer »
Ce 11 novembre, la COP 29 s’ouvre en effet en Azerbaïdjan, alors que le pays est toujours en conflit avec l’Arménie et a envahi il y a un an la région du Haut-Karabagh, provoquant l’exode de la quasi-totalité de la population arménienne de la région. « Loin de calmer le président Aliyev, cette COP 29 le pousse à exacerber la répression contre les populations arméniennes, à menacer toujours plus l’Arménie et à enfermer les opposants politiques », a fustigé le sénateur écologiste.
Alors que le Sénat a déjà fait savoir, à l’occasion d’une table ronde sur le sujet de la COP, qu’aucune délégation de la chambre haute ne se rendrait sur place, Yannick Jadot demande désormais à Agnès Pannier-Runacher et au gouvernement de renoncer à se rendre à Bakou. « Quand un pays utilise une COP pour réprimer et pour vendre sa diplomatie pétrolière, votre responsabilité est de ne pas y participer. Nous vous demandons de boycotter, pour le climat pour les Arméniens et pour les droits humains », a-t-il appelé.
« La COP est la seule négociation en relation avec le climat qui réunit tous les pays du monde »
Face au sénateur écologiste, la ministre de la Transition écologiste s’est montrée plus mesurée, soulignant l’utilité de ces conférences : « La COP est la seule négociation en relation avec le climat qui réunit tous les pays du monde ». « Nous ne ferons pas la politique de la chaise vide, parce que c’est la politique de nos opposants. Ce serait laisser la place à ceux qui pourraient pousser un accord contre le climat, pour les énergies fossiles, contre l’Europe », a ajouté Agnès Pannier-Runacher.
Toutefois, la ministre annonce que l’implication de la délégation française dans la COP de Bakou restera très limitée. « Aucun dirigeant français ne participera au segment de haut niveau, c’est la première fois depuis l’accord de Paris », a-t-elle affirmé. Ce « segment de haut niveau » se tient généralement à partir de la deuxième semaine des négociations, pour permettre aux ministres des différents pays de prononcer leurs discours, avant la clôture de la conférence.