Véhicules électriques : « Notre infrastructure est encore sous-développée au niveau européen », concède le commissaire européen au climat

D’ici 2035, l’Union européenne s’est engagée à ne plus produire de véhicules thermiques neufs dans tous ses États membres. Un engagement qui accuse de lourds retards, pointés du doigt par un récent rapport de la Cour des comptes européenne. Auditionné par les parlementaires, Wopke Hoekstra s’est pourtant montré optimiste.
Rose Amélie Becel

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Ce 7 mai, les commissions des affaires européennes et de l’aménagement du territoire du Sénat et de l’Assemblée nationale entendaient Wopke Hoekstra, ancien ministre néerlandais nommé en octobre dernier commissaire européen à l’action pour le climat. Sans savoir s’il conservera son poste à la Commission après les élections de juin prochain, il a tenté d’esquisser le futur agenda de l’Union européenne en matière de transition écologique.

« L’action climatique doit aller de pair avec une transition juste et compétitive », a-t-il souligné en ouverture de son audition. Ce défi se pose notamment à l’industrie automobile, qui doit se transformer pour ne produire plus que des véhicules électriques d’ici 2035. Un objectif de taille et dont l’UE est encore loin, révèle un rapport de la Cour des comptes européenne, publié au mois d’avril. Les auteurs alertent notamment sur « l’absence d’une feuille de route précise et stable pour résoudre les problèmes du secteur ».

Pas de remise en cause de l’objectif de 100 % électrique

Interrogé à ce sujet par le député Rassemblement national Pierrick Berteloot, Wopke Hoekstra s’est pourtant dit optimiste : « La tendance observée dans l’industrie des véhicules électriques est positive. Il y a des investissements dans les infrastructures et les prix des voitures sont de plus en plus abordables ».

« Notre infrastructure est encore sous-développée au niveau européen », a tout de même reconnu le commissaire. Le rapport de la Cour des comptes européenne révèle notamment la faiblesse du continent en matière de fabrication de batteries : malgré « des aides publiques importantes », l’industrie représente en effet « moins de 10 % de la capacité de production mondiale ».

Pas question pour autant de remettre en cause les objectifs de fin du moteur thermique d’ici 2035, assure Wopke Hoekstra. « J’ai échangé récemment avec les grandes entreprises automobiles et celles-ci ne nous demandent pas de repousser la date ou de réduire notre objectif », affirme le commissaire européen. Auditionné au Sénat au mois de mars, le directeur de Stellantis Carlos Tavares avait déjà réclamé un soutien plus fort de l’Union européenne face « à l’offensive des constructeurs chinois ». Une situation de concurrence jugée déloyale, au sujet de laquelle la Commission européenne a d’ailleurs ouvert une enquête.

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