Ce mercredi, Olivier Thibault, directeur général de l’Office français de la biodiversité (OFB) était auditionné par la commission du développement durable du Sénat, pour échanger avec les sénateurs sur le rapport rendu par la mission d’évaluation de la loi portant création de l’OFB. L’occasion d’évoquer, dans le contexte de la crise agricole, la question de l’armement des agents de cet établissement et l’application des normes environnementales.
Manifestations contre les mégabassines : « c’est inacceptable », selon le sénateur Bruno Belin
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Un « évènement d’ampleur à haut risque », c’est ce que craignent les autorités lors du rassemblement contre les mégabassines qui a lieu à Melle dans les Deux-Sèvres, selon une note du renseignement territorial, 6 000 à 8 000 manifestants sont attendus, dont 600 à 1 000 « éléments radicaux » et 200 manifestants étrangers. La Coordination rurale, un syndicat proche de l’extrême droite, a appelé les agriculteurs à l’autodéfense. Les forces de l’ordre sont-elles en mesure de gérer ce rassemblement et d’éviter les débordements. Et plus généralement le scénario du pire est-il amené à se répéter ?
L’an dernier à Sainte Soline, lors d’affrontements d’une violence jusqu’alors jamais vue, 200 personnes ont été blessées dont 47 gendarmes. L’opinion publique a été profondément choquée et nos agriculteurs ont été traumatisés. Malheureusement cet épisode pourrait se reproduire puisque des organisations s’opposant aux retenues d’eau prévoient des « actions » à compter de ce jour et notamment aujourd’hui dans la Vienne. Comment pouvons-nous tolérer au sein de la République des manifestations qui dégénèrent invariablement en actes de violence et de destruction ? Nous avons sur le territoire de la République des personnes qui empêchent d’autres personnes d’exercer leur activité légale en toute impunité, par la menace et la violence. C’est inacceptable. L’appel à la concertation des organisateurs des manifestations est une vaste plaisanterie : les réserves de substitution s’inscrivent dans un cadre légal.
Dans le Poitou, depuis les débuts de la mobilisation des anti bassines, le débat sur le partage de l’eau est parasité par les risques d’affrontements. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a dit redouter « des actes d’une grande violence ». « Annoncer le pire afin de répandre la peur pour justifier la répression », ont répondu Les soulèvements de la terre. Les forces de l’ordre se sont massivement déployées aux abords des lieux de manifestation, alors que la préfecture de la Vienne a interdit les manifestations, quelle est l’ampleur du dispositif mis en place ?
Un important dispositif a été mis en place par les autorités. 3 000 gendarmes sont mobilisés dont 2 000 en première ligne. Soixante à soixante-dix sapeurs-pompiers sont également sur le pont. Alors que le département de la Vienne n’est pas à l’abri des feux de forêts. Les forces de l’ordre ont clairement mieux à faire avec les différentes attaques qui ont eu lieu ces derniers jours et à quelques jours de l’ouverture des Jeux olympiques mais ils sont capables de gérer la situation. J’en appelle au civisme et à la responsabilité de chacun pour faire en sorte que ces manifestations ne se transforment pas en rendez-vous annuel de la violence et de la destruction.
L’association « Les Soulèvements de la terre », que le ministre d’intérieur Gérald Darmanin a échoué à dissoudre, réclame un moratoire sur les mégabassines, l’une des mesures phares portées par le Nouveau Front Populaire. Selon le maire de Melle il y a « un vrai manque de dialogue sur la question de l’eau », pourquoi est-il si compliqué de parler de cette question cruciale à l’heure du réchauffement climatique ?
Il est compliqué d’aborder cette question car l’appel à la concertation des organisateurs des manifestations est une vaste plaisanterie : les réserves de substitution s’inscrivent dans un cadre légal. Les agriculteurs n’ont rien imposé. Ils respectent la loi : des études ont été réalisées, des concertations menées, des autorisations accordées et des protocoles ont été signés. La justice s’est prononcée jusqu’au plus haut degré de juridiction et maintenant les manifestants voudraient imposer par la force ce que la justice leur a refusé par le droit. Par une inversion des valeurs propres à notre République, des personnes hors d’état du droit prennent une place dans le débat public par la force, ce n’est pas acceptable.
Propos recueillis par Flora Sauvage
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