Ce mercredi, Olivier Thibault, directeur général de l’Office français de la biodiversité (OFB) était auditionné par la commission du développement durable du Sénat, pour échanger avec les sénateurs sur le rapport rendu par la mission d’évaluation de la loi portant création de l’OFB. L’occasion d’évoquer, dans le contexte de la crise agricole, la question de l’armement des agents de cet établissement et l’application des normes environnementales.
Inondations dans le Pas-de-Calais : les sénateurs du département demandent une réponse rapide de l’Etat
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Face au nouvel épisode d’inondations qui touche le Pas-de-Calais actuellement, le ministre de la Transition écologique et solidaire Christophe Béchu pilotera une réunion ce mardi à 14h30, à Arras, entouré des services de l’Etat, des acteurs de l’eau et des élus locaux. Les parlementaires du département sont également invités à y participer.
L’Etat doit passer des paroles aux actes
Les attentes sont nombreuses parmi les sénateurs, qui constatent le désarroi des habitants, sinistrés par la montée des eaux depuis le mois de novembre dernier. « La décrue a commencé mais les habitants de nombreuses communes ont toujours les pieds dans l’eau, sans oublier le risque de gel qui les inquiète avec le grand froid qui arrive. Face à cette situation, il faut une réponse concrète de l’Etat. Les visites ministérielles c’est bien mais les actes c’est mieux », estime Jean-François Rapin, sénateur (LR) du Pas-de-Calais.
« L’Etat doit débloquer rapidement des fonds d’aides exceptionnelles », alerte la sénatrice communiste du même département Cathy Apourceau-Poly. « Certains habitants n’ont rien touché depuis novembre alors qu’ils ont tous perdu, leur voiture, leurs meubles, ne peuvent plus habiter leur maison. Et puis il ne faut pas les embêter de nouveau avec la paperasserie administrative. »
Même son de cloche pour Amel Gacquerre, son homologue centriste. « Le ministre Christophe Béchu, en visite la semaine dernière sur place, a évoqué la possibilité pour les communes déjà sinistrées en novembre, d’obtenir directement l’état de catastrophe naturelle sans devoir remplir de nouvelles démarches administratives. Ce n’est pas encore le cas. »
Un effort demandé aux assurances
Parmi les premières annonces apportées par le gouvernement à ce nouvel épisode d’inondations, la garantie que les habitants sinistrés en novembre puis en janvier, n’auront pas à payer une deuxième fois une franchise d’assurance. « C’était la moindre des choses. Cette annonce de Bruno Le Maire arrive après que Xavier Bertrand, le président de la région Hauts-de-France, a interpellé le gouvernement sur ce sujet », explique Jean-François Rapin. En novembre dernier, la région et le département avaient pris en charge le coût de la franchise d’assurance pour les habitants sinistrés. « C’était d’ailleurs scandaleux que l’effort vienne des collectivités et pas des assurances », juge la sénatrice communiste Cathy Apourceau-Poly. « Les assurances doivent faire un geste dans cette situation sinon l’Etat devra les y contraindre. » « Si les assurances augmentent leur prix dans nos communes, cet épisode sera vécu comme une double injustice pour les habitants du Pas-de-Calais », met en garde Christopher Sczurek, sénateur RN du département.
Améliorer l’entretien des cours d’eau
Parmi les réponses à apporter pour que cet épisode ne se reproduise pas, beaucoup d’élus évoquent la nécessaire amélioration de l’entretien des cours d’eau, et du système d’évacuation de l’eau, dans une zone de 1000 km2, située en dessous du niveau de la mer. « Le système de wateringues », ce réseau de fossés creusés pour évacuer l’eau, « n’est plus entretenu, au nom de la protection de la biodiversité », estime Christopher Sczurek. « Aujourd’hui on ne peut pas creuser de fossés, au risque d’empêcher l’éclosion de larves de grenouilles », s’indigne Jean-François Rapin. « L’homme a été écarté de certains endroits alors que ce système d’évacuation des eaux a été pensé pour être entretenu. » « Après la tempête de l’automne, des débris d’arbres ont encombré les cours d’eau et ces derniers n’ont pas été curés », se désole Cathy Apourceau-Poly, qui préconise de simplifier la gouvernance de la gestion de l’eau dans ce territoire : « Il y a trop d’acteurs. Tout le monde est responsable, personne n’est coupable. »
Faudra-t-il exproprier certains habitants des zones inondables ?
A plus long terme, certaines zones inondables du Pas-de-Calais doivent-elles être déclarées inhabitables et certains habitants expropriés ? « Attention aux solutions simplistes », prévient Amel Gacquerre. « Il faut construire les solutions avec les habitants, certains souhaitent être expropriés, d’autres ne le veulent pas. Une chose est sûre, il faudra revoir un mode d’urbanisme à marche forcée. » « On peut revoir nos modes de construction », explique Jean-François Rapin, « en prévoyant des étages de protection submersibles dans les maisons, en adaptant nos réseaux électriques. » « Vider tous nos villages ne réglera pas le problème », assure Cathy Apourceau-Poly.
Face à l’ampleur et à la récurrence du phénomène dans certains territoires, le Sénat devrait lancer en janvier une mission d’information sur les inondations en France.