A dix jours de la dernière phase des négociations du traité international visant à mettre fin à la pollution plastique, le député MoDem Philippe Bolo a remis un rapport de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) sur « l’impact des plastiques sur la santé ». Il propose plusieurs recommandations.
Demander une pause environnementale, comme le fait Emmanuel Macron, « c’est totalement irresponsable ! » plaide cette eurodéputée française.
Par Marie Bremeau
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Un mois après, la petite phrase du président français prononcée le 12 mai dernier devant les acteurs de l’industrie française fait encore polémique. Sans remettre en cause la trajectoire de baisse des émissions de gaz à effet de serre qui prévoit une baisse de 55 % des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030, Emmanuel Macron a appelé à une « pause réglementaire européenne » en matière environnementale, estimant que l’Union européenne avait fait « plus que tous les voisins » et qu’elle avait désormais « besoin de stabilité ». Une prise de position partagée par le premier ministre belge Alexander de Croo, qui s’inquiète de nouvelles normes au niveau européen, qui doivent permettre d’enrayer la perte de la biodiversité.
« Les règles environnementales aujourd’hui on en a besoin ! »
Un retour en arrière scandaleux pour les eurodéputés écologistes, à l’image de la française Caroline Roose. « Ces prises de position pour moi elles sont totalement irresponsables, demander une pause environnementale, c’est totalement irresponsable. Est-ce que le réchauffement climatique s’arrête, est-ce que la crise sur la biodiversité s’arrête. Absolument pas ! Je ne comprends pas la position d’Emmanuel Macron, ni celle d’Alexander de Croo. C’est un danger total. Les règles environnementales aujourd’hui on en a besoin ! »
En ce moment, une bataille législative acharnée a lieu dans les couloirs du Parlement européen autour de la loi de restauration de la nature. Cette loi fixe des objectifs juridiquement contraignants et vise à inverser la perte de biodiversité, notamment dans l’agriculture et les forêts notamment. Le Parti populaire européen, première force politique de centre droit au parlement de Strasbourg, a rejeté les textes proposés par la Commission pour réduire l’usage des pesticides et restaurer la nature. Benoît Lutgen, député européen belge et membre du PPE, assume le rejet de ces textes au nom notamment de la défense des agriculteurs de l’UE. « Nous avons l’agriculture la plus durable au monde, et ce serait bien de le dire de temps en temps et défendre nos agriculteurs, et on doit continuer à s’améliorer sans avoir d’effet de rupture en tant que tel et faire en sorte que demain nous importions davantage notre nourriture, ce n’est pas mon modèle. Personne n’y gagnera, ni la nature, ni la biodiversité. Je suppose que vous défendez la biodiversité avec la même force au Brésil, en Argentine ou ailleurs que chez nous en Europe. »
« On est immédiatement traité de climatosceptique par certains »
Celui qui a été ministre de l’environnement et de l’agriculture en Belgique en 2004 regrette le dogmatisme contre-productif qui domine désormais quand il s’agit d’aborder la lutte contre le changement climatique. « Dès qu’on a une nuance ou qu’on essaie de voir tout ça, globalement, par rapport à l’ensemble des impacts, y compris sur le plan climatique et de la biodiversité, et bien, si on apporte une nuance à cela, on est immédiatement traité de climatosceptique par certains. Or ce n’est absolument pas le cas ! Je pense que c’est important de ne pas prendre de décisions qui vont avoir comme conséquence un effet contraire à l’objectif fixé, y compris pour le climat. » Benoit Lutgen alerte également sur les conséquences sociales parfois, sous-estimées, des mesures environnementales, avec comme exemple, l’interdiction votée des moteurs thermiques en Europe en 2035. « Si je prends l’exemple des véhicules, c’est 500 000 emplois en mois en Europe. Même si on ajoute les 200 000 emplois qui seront créés, cela fera 300 000 emplois de perdu. »
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