« Vous n’avez que le mépris à la bouche ! » : Laurence Rossignol (PS) tance Guillaume Kasbarian au sujet des fonctionnaires

La sénatrice socialiste du Val-de-Marne a critiqué sévèrement lors des questions d’actualité le ministre de la Fonction publique au sujet du projet d’allongement du délai de carence des fonctionnaires en arrêt maladie. « Nous ne pouvons pas laisser dériver la question de l’absentéisme », a-t-il souligné.
Guillaume Jacquot

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Les décibels sont montés d’un cran dans l’hémicycle du Sénat au moment de la question de l’ancienne ministre Laurence Rossignol, notamment dans les rangs de la droite. La sénatrice socialiste du Val-de-Marne a fortement critiqué le projet de Guillaume Kasbarian de porter le délai de carence chez les fonctionnaires en arrêt maladie d’une à trois journées. « À coups de fake news sur les arrêts maladie, et les soi-disant privilèges, à coups de comparaisons mensongères entre les salariés du public et ceux du privé, vous essayez de faire porter sur les fonctionnaires la dégradation des services publics que vous avez consciencieusement organisée depuis 2017 vous et les gouvernements successifs que vous avez soutenus », a-t-elle déclaré face au ministre de la Fonction publique, de la Simplification et de la Transformation de l’action publique.

Ce week-end, l’ancien député Renaissance avait annoncé son projet pour réduire le nombre d’absences chez les fonctionnaires, largement inspiré d’un dispositif régulièrement voté au Sénat et contre lequel la gauche est vent debout. Les opposants à cette disposition rappellent notamment que derrière cet alignement entre public et privé, les jours de carence sont compensés par les employeurs du privé dans deux entreprises sur trois. « Depuis votre prise de fonction, vous n’avez que le mépris à la bouche […] Êtes-vous là pour détruire la fonction publique, l’offrir au privé, et éteindre derrière vous les lumières de la République », a demandé la sénatrice PS, sous réprobations indignées des bancs de droite.

« Nous avons des données qui sont préoccupantes », justifie le ministre

« Je n’ai jamais eu le moindre mépris pour les fonctionnaires de notre pays », a répondu le ministre, qui a profité de l’occasion de l’occasion pour « saluer le travail » des 5,7 millions d’agents publics. Guillaume Kasbarian a assuré qu’il partageait lui aussi, comme son interlocutrice, les préoccupations d’attractivité des métiers, de qualité du service public ou encore de l’amélioration des relations entre l’administration et les usagers.

Toutefois le ministre a rappelé que la question de l’absentéisme était également une question à traiter. « Nous avons des données qui sont préoccupantes, avec un nombre de jours d’absence dans la fonction publique de 77 millions. C’était 43 millions il y a quelques années. » Et d’ajouter que le nombre de jours d’absence en moyenne était de 14,5 % pour la fonction publique, contre 11 % dans le privé. « Je suis amené à prendre des décisions parce que nous ne pouvons pas laisser dériver la question de l’absentéisme », a-t-il insisté. Le gouvernement veut, en complément des trois jours de carence, porter la prise en charge par l’État des indemnités journalières à 90 %.

Le ministre a ajouté qu’il agissait en parallèle sur des mesures sur les conditions de vie au travail ou encore les risques psychosociaux au travail dans la fonction publique. « Vous aimez tellement les fonctionnaires que vous proposez de retirer chaque mois 320 euros brut à chaque fonctionnaire qui aura un arrêt maladie de 5 jours. Qu’est-ce que vous les aimez les fonctionnaires ! » a répliqué Laurence Rossignol.

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