En amont de son discours de politique générale prévu le 1er octobre, Matignon a démarré les consultations sociales pour sonder l’état d’esprit des syndicats et organisations patronales. Le moment est traditionnel lors de l’installation d’un Premier ministre, mais Michel Barnier souhaite également renouer avec les partenaires sociaux.
« Un attachement particulier a été réitéré, à cette occasion, de dire qu’il est plus que temps de changer de méthode et de donner enfin leur place aux organisations syndicales et au dialogue sociale », confie à la sortie Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT reçue ce 24 septembre, en début d’après-midi.
La responsable du premier syndicat du pays évoque une « rencontre constructive » avec le Premier ministre et sa ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet, « très attachés » à recueillir des « propositions concrètes » de la part de leurs interlocuteurs. Dans ce « temps d’écoute bienvenu et sérieux », la CFDT a présenté ses « points de vigilance » mais ignore pour le moment les intentions du gouvernement. « Le Premier ministre a expliqué qu’il y aurait une méthode et un certain nombre de réponses dans son discours de politique générale », précise Marylise Léon. « Le dialogue est ouvert, nous avons fait nos propositions, on attend des réponses le plus rapidement possible. »
Assurance chômage : « Il est tout à fait possible d’avoir une négociation flash en quelques semaines »
Le syndicat lui a répété son opposition au recul de l’âge légal de départ à 64 ans, et en a fait un préalable en cas de réouverture des discussions sur le sujet. « S’il doit y avoir une réouverture des discussions, il faut que la question des 64 ans soit levée, suspendue », plaide la syndicaliste. Selon elle, Michel Barnier est « resté extrêmement vague, sur le fait que les retraites étaient bien un sujet qu’il traiterait ». Il apportera « des réponses dans son discours de politique générale, ou tout de suite après. »
La CFDT a également évoqué le cas de la réforme de l’assurance chômage voulue puis suspendue par Gabriel Attal, avant les législatives. Marylise Léon espère toujours que celle-ci ne « rentre pas en vigueur » et estime qu’il est « tout à fait possible d’avoir une négociation flash en quelques semaines », pour reprendre l’accord trouvé par les partenaires sociaux en 2023 et ajouter de nouveaux engagements pour l’emploi des seniors.
Quant aux enjeux de pouvoir d’achat, la CFDT a prévenu le Premier ministre qu’il faudrait des actes « concrets » si d’aventure une conférence sociale venait à être convoquée sur les salaires et les rémunérations.