La ministre de l’Education nationale, Anne Genetet, a présenté ce mardi le deuxième volet de la réforme du « Choc des savoirs », initiée en 2023 par Gabriel Attal, et destinée à renforcer le niveau des élèves. La droite sénatoriale, qui a soutenu cette réforme, regrette des allégements vraisemblablement imposés par le contexte budgétaire. La gauche, en revanche, épingle des annonces faites sans retour sur les dispositifs déjà entrés en vigueur.
Groupes de niveau au collège : Nicole Belloubet veut faire appel aux enseignants retraités
Par Simon Barbarit
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La mesure phare du « choc des savoirs », chère à Gabriel Attal, les « groupes » d’élèves en mathématiques et en français au collège seront la règle » en sixième et cinquième sur « une ou plusieurs périodes », allant d’« une à dix semaines dans l’année », selon l’arrêté publié au Journal Officiel. Un dispositif qui va nécessiter 2 300 postes équivalents temps plein. « Nous avons une politique très volontariste de recrutement. Actuellement, les concours de recrutement ne permettent pas de satisfaire les besoins que nous avons », a reconnu la ministre de l’Education nationale, auditionnée par les sénateurs de la commission de l’éducation et de la culture du Sénat.
Nicole Belloubet a précisé que les académies recrutaient dès le mois de juin « des personnels contractuels en français et en maths. Elle évoque aussi la possibilité de solliciter des enseignants du premier degré en détachement. « Ils seront remplacés dans le premier degré par un éventuel appel aux listes complémentaires si nous en avons besoin ».
Plus inattendu, la ministre a même proposé « de faire appel à des enseignants retraités, récemment retraités, qui souhaiteraient en français et en maths, assurer quelques heures dans des établissements à, proximité de leur domicile ». « Les organisations syndicales m’ont dit que ça ne donnerait rien, mais qui ne tente n’a rien », a-t-elle confié.
Les budgets du service civiques et du SNU impactés par les mesures d’économie
Réduction des dépenses publiques oblige, l’enseignement scolaire va être amputé de 683 millions d’euros soit 1 % du budget. « Il n’y aura pas de remise en question du schéma d’emploi », a assuré la ministre. En revanche, une partie des économies devra être supportée par le service civique, et ce malgré son « succès ». « Je suis très transparente avec vous, les choses ne sont pas complètement arrêtées mais je ne suis pas certaine que nous ne touchions pas au service civique », a-t-elle dévoilé.
En ce qui concerne le SNU (Service national universel), le gouvernement est toujours dans la perspective d’une généralisation. Nous travaillons pour voir comment nous pouvons l’assurer. Nous partons sur un coût de 2 milliards, que l’on souhaite faire évoluer à la baisse. Nous sommes actuellement à 1,3 million en diminuant de deux jours, le séjour de cohésion », a-t-elle ajouté.
Le président centriste de la commission co-auteur d’un rapport sur les menaces visant les enseignants a souhaité savoir quelles préconisations du Sénat pouvaient être reprises par l’exécutif. La ministre a rappelé la création prochaine d’une « force scolaire mobile » « constituée d’une vingtaine de personnels d’éducation, que nous projetterions en 24 ou 48h sur un établissement qui traverserait une crise importante ».
Pas de décalage de la rentrée en raison des Jeux paralympiques
Interrogée par le sénateur LR, Max Brisson sur une note confidentielle portant sur une réforme de la formation des professeurs, la ministre a confirmé que « l’idée était de ramener le concours plus tôt », notamment pour les professeurs des écoles.
Enfin Nicole Belloubet a assuré que la rentrée scolaire ne sera pas impactée par les Jeux paralympiques qui se tiendront du 28 août au 8 septembre. « Il n’y aura pas de décalage de la rentrée, c’est très clair, mais il pourra y avoir, sur certains établissements, des aménagements ponctuels des horaires ».