GABRIEL ATTAL arrivee du Premier Ministre a Nice

« Elèves décrocheurs » : Comment fonctionnent les internats éducatifs ? 

Ce lundi 22 avril, Gabriel Attal était en déplacement à Nice afin de lancer l’expérimentation d’un internat éducatif à destination d’élèves décrocheurs au sein de la cité scolaire du Parc impérial à Nice. Il s’agit pour le Premier ministre « d’investir la prévention pour éviter la délinquance. ». Aux côtés d’Éric Dupond-Moretti, ministre de la Justice, de Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d’Etat chargée de la Ville et de Sarah El Haïry, ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles, Gabriel Attal a explicité les conditions de mise en œuvre de cet internat.
Camille Gasnier

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

« Il ne s’agit pas de punir, mais de prévenir »

Prévenir les actes de délinquance chez les mineurs, voilà l’objectif de cet internat éducatif mis en œuvre sein de la ville de Nice. Cette expérimentation s’inscrit dans la volonté du Président de la République de trouver « un certain nombre de solutions pour ces jeunes qui sont en train de dériver, mais qui n’ont pas commis d’actes de délinquance. », comme l’affirmait ce matin Éric Dupond-Moretti.

Le Premier ministre avait déjà évoqué cette question dans son discours de politique générale prononcé le 31 janvier dernier, en soulignant « l’opportunité » d’envoyer des élèves en internat pour éviter qu’ils tombent dans la délinquance. Plus récemment, à l’occasion d’un déplacement à Viry-Châtillon, ville de l’Essonne marquée par la mort de Shemseddine, un adolescent agressé devant son collège par d’autres élèves, Gabriel Attal a souligné l’importance du rôle des internats dans la réinsertion des jeunes dans la société. Il a en effet affirmé que, « l’internat sera une opportunité, celle d’apprendre, celle de retrouver un cadre, celle de conserver ces chances de réussir, celle d’éviter de sombrer dans la spirale de la délinquance et parfois du crime ».

Un internat éducatif à destination des élèves décrocheurs

Cet internat éducatif a pour objectif de prendre en charge pendant deux semaines des élèves volontaires, en situation de décrochage ou d’absentéisme. Encadrée par l’association Pasteur Avenir Jeunesse (PAJ) et la Protection judiciaire de la jeunesse, cette expérimentation est mise en œuvre par des éducateurs, des psychologues, des membres de l’association PAJ et des gendarmes.

Au programme de ces deux semaines, des cours de soutien scolaire, des ateliers sur la déconstruction des fakes news, sur les questions de santé telles que la lutte contre les addictions et la santé sexuelle. Plusieurs activités culturelles seront également proposées : des moments d’improvisations théâtrales, des visionnages de films et des visites d’exposition, ainsi que des cours de sport. Enfin une sensibilisation aux valeurs de la République et plus particulièrement à la laïcité sera organisée. Cela permettra, selon le ministre de la Justice, de faire des jeunes concernés « des citoyens éclairés ».

A la fin de ce « séjour de remobilisation », les adolescents seront ensuite suivis pendant 6 mois par des personnels sociaux. A terme, si cette expérimentation porte ses fruits, ces internats éducatifs pourront être généralisés dans l’ensemble du pays.

Face à des élèves dubitatifs, Gabriel Attal et les membres du gouvernement présents se sont félicités de la mise en place de ce dispositif. Le Premier ministre s’est d’ailleurs directement adressé à eux : « La République dans son ensemble met énormément de moyens financiers pour vous encadrer, vous donner des repères et des clés de lecture ».

Une initiative critiquée par plusieurs syndicats

Devant la cité scolaire du Parc impérial, le Premier ministre a été accueilli par des syndicats critiques envers les annonces du gouvernement. C’est notamment le cas de la CGT et du syndicat enseignant FSU qui considèrent que ce déplacement constitue davantage un coup de communication qu’une véritable avancée pour la lutte contre la violence entre mineurs. Arthur Leduc, secrétaire général de la CGT Educ’ation 06, a notamment dénoncé « l’instrumentalisation » faites par le gouvernement des élèves décrocheurs.

Une expérimentation qui vient compléter un volet plus répressif

Jeudi dernier, lors de son déplacement à Viry-Châtillon, le Premier ministre avait déjà proposé plusieurs mesures permettant de lutter contre la délinquance chez les jeunes. Parmi elles, la responsabilisation des parents jugés défaillants avec la mise en place d’un contrat de droits et d’obligations ou la possibilité d’effectuer des travaux d’intérêts généraux. Le Premier ministre a également annoncé vouloir permettre la comparution immédiate devant le tribunal judiciaire des justiciables âgés de 16 ans, aujourd’hui réservée à ceux âgés de 18 ans. Au niveau des établissements scolaires, Gabriel Attal a annoncé vouloir faire figurer sur Parcoursup une mention permettant de savoir si un élève a été sanctionné au cours de sa scolarité pour violences ou dégradations.

Dans la même thématique

Elisabeth Borne attends a reading session in Bordeaux
6min

Éducation

Éducation à la sexualité à l’école : après les polémiques, Élisabeth Borne dévoile un programme « recentré »

Le programme des cours d’éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité sera examiné par le conseil supérieur de l’éducation ce 29 janvier. Au mois de décembre, 100 sénateurs Les Républicains avaient dénoncé son « militantisme » dans une tribune. Révisé par Elisabeth Borne, son contenu semble aujourd’hui faire davantage consensus.

Le

« Elèves décrocheurs » : Comment fonctionnent les internats éducatifs ? 
8min

Éducation

Enseignement supérieur et recherche : le Sénat vote 630 millions d’euros d’économies, la gauche dénonce un « coup de rabot monumental »

La majorité sénatoriale de droite et du centre a adopté 630 millions d’économies sur les crédits de l’enseignement supérieur et de la recherche, via un amendement de dernière minute du gouvernement. La trésorerie du CNRS sera notamment visée à hauteur de 100 millions d’euros. Par un autre amendement, le ministre a cependant fait voter une aide de 100 millions d’euros pour soutenir les universités, en proie à de grandes difficultés sur leurs charges non-compensées.

Le