La ministre de l’Education nationale, Anne Genetet, a présenté ce mardi le deuxième volet de la réforme du « Choc des savoirs », initiée en 2023 par Gabriel Attal, et destinée à renforcer le niveau des élèves. La droite sénatoriale, qui a soutenu cette réforme, regrette des allégements vraisemblablement imposés par le contexte budgétaire. La gauche, en revanche, épingle des annonces faites sans retour sur les dispositifs déjà entrés en vigueur.
Éducation nationale : un rapport sénatorial alerte sur la situation des personnels administratifs
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Ils représentent 4,3 % des effectifs de l’Éducation nationale. Rouage essentiel pour des milliers d’établissements scolaires, ces 51 757 agents, en charge des ressources humaines, de la gestion financière ou de l’intendance, restent pourtant mal connus. Les états des lieux centrés spécifiquement sur leur situation ne sont pas légion, que ce soit au Parlement, à la Cour des comptes, ou encore dans les services grands corps d’inspection. Sollicité par ses collègues sur des points relatifs au personnel administratif, le sénateur Olivier Paccaud (apparenté LR) en a fait l’expérience. « Je me suis rendu compte qu’il n’existait aucun travail approfondi depuis 25 ans. »
Partant de ce constat, le rapporteur du budget de la mission enseignement scolaire a mené quelques travaux et auditions pour mieux cerner la réalité de ces agents, beaucoup moins médiatisés que les enseignants. Loin des clichés d’une administration bien lotie, les personnels administratifs de l’Education nationale sont loin d’être les mieux traités, par rapport à d’autres ministères.
En matière de moyens humains, un premier constat s’impose à la lecture. Les effectifs ont fondu. De 2007 à 2022, ils ont chuté de 21 %. La dernière hausse des plafonds d’emploi remonte à 2017, avant une nouvelle en 2018 et 2019. Depuis, rien n’a bougé. Une autre tendance de fond est le recours de plus en plus courant aux contractuels. Ils représentent aujourd’hui 32 % de l’ensemble des personnels administratifs de l’Education nationale.
Le sénateur constate également que le ratio de ces personnels administratifs sur le nombre de personnes gérées, est « très faible », en comparaison des autres administrations. Dans l’Éducation nationale, le taux d’encadrement atteint 6 pour 1000, c’est 5 fois moins qu’au ministère des Armées. Le taux d’encadrement au ministère de l’Économie atteint 20 pour mille, selon le secrétariat général de l’Éducation nationale.
« 360 euros brut de moins par mois que les agents d’autres administrations »
La comparaison avec d’autres ministères pêche également au niveau des rémunérations. « Les personnels administratifs de l’Education nationale sont payés 360 euros brut de moins par mois que les agents d’autres administrations », souligne le sénateur dans son rapport. Un mouvement de rattrapage, au-delà de la simple revalorisation du point d’indice de la fonction publique, a été engagé ces dernières années. Entre 2020 et 2024, la revalorisation moyenne brute pour les personnels administratifs de l’Education nationale représente 333 euros.
« La dynamique de rattrapage salarial entre l’Education nationale et les autres administrations est loin d’être aboutie et ne peut que s’avérer problématique s’agissant de l’attractivité du ministère », insiste en particulier Olivier Paccaud.
Dans un contexte budgétaire difficile, le sénateur appelle à préserver les moyens consacrés à ces personnels, « afin de ne pas annuel les effets des efforts de convergence indemnitaire » avec les agents des autres administrations.
Le rapporteur souligne que ces dépenses liées aux rémunérations « laissent peu de marges de manœuvre et ne sauraient véritablement constituer une piste viable d’économies budgétaires ». Même alerte, concernant l’état actuel des effectifs. « Il ne faut pas aller plus loin, cela pourrait poser problème. On est suffisamment à l’os », considère-t-il. Dans ses recommandations, le sénateur préconise seulement de revoir le système de répartition des personnels entre académies, « afin de davantage tenir compte des évolutions démographiques ».
Pour mieux valoriser l’engagements des personnels, il préconise également d’ « engager une réflexion » sur la rémunération des missions complémentaires, effectuées par le biais d’heures supplémentaires.