La ministre de l’Education nationale, Anne Genetet, a présenté ce mardi le deuxième volet de la réforme du « Choc des savoirs », initiée en 2023 par Gabriel Attal, et destinée à renforcer le niveau des élèves. La droite sénatoriale, qui a soutenu cette réforme, regrette des allégements vraisemblablement imposés par le contexte budgétaire. La gauche, en revanche, épingle des annonces faites sans retour sur les dispositifs déjà entrés en vigueur.
Mixité scolaire: « Cessez de jouer avec l’Élysée ce bien mauvais vaudeville » : le sénateur Max Brisson interpelle Pap Ndiaye
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Froissée par les chantiers ouverts par le ministre de l’Éducation nationale, la droite sénatoriale n’aura pas manqué de relever la récente prise de distance d’Emmanuel Macron avec Pap Ndiaye sur ses propositions vivant à favoriser la mixité sociale dans les établissements privés. « Le ministre a raison de vouloir rassembler tout le monde. Mais, il ne faut pas réveiller de vieux conflits », recadrait le président de la République le 15 mai dans les colonnes de L’Opinion. Pas vraiment la marque d’un soutien.
« Pourrez-vous présenter un jour votre plan sur la mixité sociale à l’école ? » a demandé ce 17 mai le sénateur LR Max Brisson au ministre concerné. La présentation de son grand plan, avec l’idée notamment d’inciter les établissements privés à accueillir davantage d’élèves défavorisés, a été reportée de mois en mois. « Finalement, avez-vous la confiance du président de la République pour réformer et diriger l’Education nationale ? » a résumé le sénateur LR, référent de son groupe dans les questions d’éducation.
Le ministre a rappelé qu’il signerait ce soir un accord avec le secrétariat général de l’enseignement catholique et qu’il dévoilerait en parallèle « une batterie de mesures » de « nature à favoriser la mixité sociale » dans le secteur public.
« Le président de la République vous rappelle à l’ordre et vos plans sont rangés au placard »
Un autre sujet inquiète en parallèle le sénateur des Pyrénées-Atlantiques : la refonte du Conseil des sages de la laïcité, dont le ministre souhaite voir la composition et les missions élargies. « Entendez-vous redéfinir ce principe fondateur de notre République qui prévaut jusqu’à présent à l’école publique ? » a questionné le parlementaire. En réponse, Pap Ndiaye a répété que la laïcité devait être « observée de manière ferme et stricte ».
En la matière, la loi de 2004 sur les signes religieux dans les écoles publiques françaises constitue, selon le ministre, la « boussole » du ministère « en la matière ». Pap Ndiaye ajoute cependant que la laïcité doit aussi être une affaire de « pédagogie ». « La laïcité ne doit pas seulement être crainte, elle doit être aimée […] C’est très important pour convaincre et ne pas simplement faire respecter, au sens strict du terme », a ajouté Pap Ndiaye. Selon lui, son administration doit faire respecter la laïcité sur le terrain « de façon ferme, avec discernement ».
Le sénateur Max Brisson a récusé cette approche, regrettant une « laïcité à géométrie variable qui conduit au torpillage du Conseil des sages et qui laisse sans directive proviseurs et professeurs ». Au cours d’une réplique acerbe au terme de l’échange, le parlementaire a estimé que le ministre avait épinglé deux thématiques « en militant, pour enfin exister ». « Le président de la République vous rappelle à l’ordre et vos plans sont rangés au placard. Le problème est qu’à force de tirer à hue et à dia, la rue de Grenelle et l’Elysée passent à côté de l’essentiel : la réforme d’un service public à bout de souffle. Cessez donc de jouer avec l’Elysée ce bien mauvais vaudeville. »
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