La ministre de l’Education nationale, Anne Genetet, a présenté ce mardi le deuxième volet de la réforme du « Choc des savoirs », initiée en 2023 par Gabriel Attal, et destinée à renforcer le niveau des élèves. La droite sénatoriale, qui a soutenu cette réforme, regrette des allégements vraisemblablement imposés par le contexte budgétaire. La gauche, en revanche, épingle des annonces faites sans retour sur les dispositifs déjà entrés en vigueur.
Attentat d’Arras : « L’important c’est que notre école ne cède jamais sur les valeurs qu’elle défend », affirme Gabriel Attal
Par Henri Clavier
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A six reprises, Gabriel Attal a pris la parole devant l’hémicycle, une récurrence assez rare pour être soulignée. Le ministre a d’abord cherché à rassembler et soutenir les enseignants : « Notre responsabilité absolue, c’est d’apporter à nos enseignants, à tous les personnels et aux élèves les conditions de la sécurité pour que l’école puisse remplir sa mission dans les conditions de sérénité qui sont nécessaires. » Gabriel Attal a tenu à saluer le courage des enseignants, en particulier de la victime de cette attaque affirmant que « Dominique Bernard est tombé en héros et ses collègues qui sont intervenus sont des héros ».
Le ministre de l’éducation nationale est « en train de refondre totalement la formation initiale » des enseignants
Dans sa question au ministre, la sénatrice écologiste, Monique de Marco a voulu attirer l’attention sur une « surdité institutionnelle », sur la formation et l’accompagnement des enseignants menacés, une défaillance également pointée par Mickaëlle Paty devant la commission d’enquête du Sénat sur les agressions d’enseignants. Alors que Gabriel Attal annonçait au début du mois d’octobre envisager le retour des écoles normales pour la formation des professeurs, ce dernier a précisé que son ministère était « en train de refondre totalement la formation initiale », promettant des annonces sur le sujet dans les mois qui viennent.
Sur la sécurité, Gabriel Attal a contesté l’idée d’une impuissance ou d’une démission de l’Etat. « L’important c’est que notre école ne cède jamais sur les valeurs qu’elle défend », déclare le ministre de l’Education nationale qui poursuit en rappelant que « beaucoup d’efforts et beaucoup d’investissements ont été réalisés ces dernières années. Depuis 2017, 100 millions d’euros sont consacrés à la sécurisation d’établissements publics locaux dont des écoles ». Un travail commencé dès 2015 explique Gabriel Attal puisque « depuis 2015 le gouvernement d’alors avait engagé un plan massif de sécurisation et de mise à l’abri qui ont probablement permis d’éviter un carnage supplémentaire à Arras où la réaction du personnel éducatif a été exemplaire ».
« Faire du SNU un moment clé dans la formation des citoyens en France »
Interpellé, notamment par le sénateur Les Indépendants, Louis Vogel, sur la réponse à apporter aux atteintes à la laïcité, Gabriel Attal prône la fermeté. « Pour que la parole soit libre, il faut que les enseignants aient l’absolue conviction que quand ils le font ils seront soutenus et suivis. Cela passe par une attitude qui doit être la plus grande fermeté ». Invité par la sénatrice Monique de Marco à « dépasser les discours de circonstance, nous attendons des actes », Gabriel Attal affirme que les 360 signalements de contestations durant l’hommage à Dominique Bernard, donneront lieu à des signalements au procureur de la République. « Un enseignant sur deux déclare s’être déjà autocensuré dans ses enseignements, par crainte des réactions ou de représailles liées à ces enseignements. C’est dire à quel point ce phénomène est structurant », ajoute Gabriel Attal. Le ministre s’était engagé à la plus grande fermeté contre les contestations durant les hommages rendus à Dominique Bernard.
Sans apporter davantage de détails, le ministre de l’Education nationale souhaite également lutter contre le « phénomène structurant » de l’autocensure, puisqu’« un enseignant sur deux déclare s’être déjà autocensuré dans ses enseignements, par crainte des réactions ou de représailles ». Enfin, le ministre de l’éducation nationale affirme vouloir « faire du Service national universel (SNU) un moment clé dans la formation des citoyens en France ». Cette formation citoyenne destinée aux lycéens est pour l’instant facultative. Le ministre n’a cependant pas caché sa volonté « d’aller vers la généralisation du SNU pour former une communauté de citoyens éclairés et unis ».