Illustration Paris Mars 2021

Le gouvernement décide d’augmenter à nouveau les frais d’inscription à l’université

Les associations étudiantes dénoncent une décision injuste pour les étudiants, déjà très précaires.
Rédaction Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

2023 était la dernière année du gel des frais d’inscription à l’Université. Le ministère de l’Enseignement supérieur a décidé de mettre fin à cette mesure en vigueur depuis 2020. Le coût d’une inscription à l’Université augmentera donc de 2,9 % à la rentrée 2024. Cela se traduit par une hausse de 5 euros pour les étudiants en licence, 7 euros pour les étudiants en master, et 11 euros pour les doctorants. La Contribution de vie étudiante et de Campus (CVEC) va également augmenter de 3 euros, à 103 euros à partir de septembre 2024. Cette hausse met fin à une mesure décidée il y a quatre ans pour protéger les étudiants dans un contexte de pandémie de Covid-19.

« Coup de massue » 

Mis au courant le 28 mai, les différents syndicats n’ont pas tardé à protester contre ce qu’ils considèrent comme une mesure discriminatoire envers les étudiants les plus pauvres, particulièrement touchés par la précarité. La Fage parle d’un « coup de massue », alors que « la rentrée universitaire représente toujours un coût considérable pour les étudiants ». Les étudiants boursiers sont certes exonérés de ces frais d’inscription, mais « beaucoup de jeunes précaires ne touchent pas de bourses », conteste le syndicat étudiant, ajoutant que « 20 % des jeunes ne mangent pas à leur faim ». De son côté, l’Unef affirme que « le coût de la vie étudiante a augmenté de 25,51 % » depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, en 2017, dénonçant « un enchaînement de politiques de précarisation qui n’ont fait qu’aggraver une situation déjà alarmante ». Pour le syndicat classé à gauche, le gouvernement a pour objectif de « libéraliser l’enseignement supérieur », alors qu’il devrait « investir et mettre en place de réels moyens dans les universités pour augmenter leurs capacités d’accueil ». De son côté, le cabinet du ministère de l’Enseignement supérieur fait savoir à Libération qu’il ne  « s’agit pas d’une décision d’augmenter ces frais, plutôt d’une non-décision de gel», étant donné que les gels des années précédentes avaient un caractère « exceptionnel » 

Ce choix du ministère de l’Enseignement supérieur de dégeler les frais d’inscription à l’université s’inscrit dans un contexte d’économies en cascade décidées ces derniers mois pour tenter de maîtriser le dérapage budgétaire. Sur les 10 milliards d’euros d’économie décidés en février, 900 millions d’euros concernent l’enseignement supérieur.

Selon une étude commandée par Linkee, association d’aide alimentaire, 77 % des étudiants sondés ont moins de 100 euros de « reste à vivre » par mois, soit moins de 3,33 euros par jour pour se nourrir, se soigner, s’habiller ou se cultiver. Et plus de la moitié des jeunes ont même moins de 50 euros de reste à vivre par mois.

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

FRA : BERCY : LANCEMENT DE LA CAMPAGNE DES DECLARATIONS D IMPOTS
6min

Économie

Procédure de déficit excessif : « On est extrêmement scrutés », avertit Anne-Sophie Alsif

La France a été placée, avec d’autres pays de l’Union européenne, dans la procédure de déficit excessif de la Commission européenne, car elle a dépassé les seuils de déficit et de dette publics fixés par le Pacte de stabilité et de croissance. Elle doit présenter le 20 septembre au plus tard sa trajectoire budgétaire, alors que le déficit pourrait être plus sévère que prévu. Si elle ne risque pas vraiment de sanctions de l’Union européenne, la France risque de perdre la confiance des marchés.

Le

Le gouvernement décide d’augmenter à nouveau les frais d’inscription à l’université
6min

Économie

Déficit : « La situation financière catastrophique est de la responsabilité exclusive de l’exécutif », réagit le rapporteur général du budget du Sénat

Les deux principaux responsables des questions budgétaires au Sénat ont tenu une conférence de presse ce 4 septembre, à la suite des nouveaux documents transmis par le gouvernement sur l’évolution des finances publiques. L’état des lieux est « inquiétant », selon eux. Ils estiment également que la dissolution a aggravé la trajectoire.

Le