C’est un avertissement sur la signature française. Vendredi, l’agence de notation Fitch a abaissé la note du pays, invoquant les fortes tensions sociales autour de la réforme des retraites. La note française baisse d’un cran, de « AA » à « AA – ».
Interrogé lors des questions d’actualité au gouvernement au Sénat ce mercredi par les sénateurs Stéphane Demilly (Union centriste) et le rapporteur général de la commission des finances, Jean-François Husson (LR), le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a assuré que « la France n’a pas de difficulté à lever de la dette sur les marchés. (…) Le spread avec l’Allemagne a peu évolué, (…) preuve qu’il y a une véritable solidité de la France quand elle émet de la dette sur les marchés ». Pour baisser les finances publiques, le ministre s’appuie sur « la revue des dépenses publiques », « les assises des finances publiques » et la « loi de programmation des finances publiques ».
« Dérive supplémentaire »
« Je ne suis pas là pour être inquiet, je suis là pour être déterminé sur le rétablissement des finances publiques avec des décisions très structurantes qui ont été d’ailleurs votées pour certaines par votre groupe, dont je salue l’esprit de responsabilité. Les premières décisions structurantes ont été la réforme de l’assurance chômage et la réforme des retraites », explique Bruno Le Maire, qui ajoute que « la deuxième décision très concrète va être la fin du bouclier tarifaire, la fin du gel sur les prix du gaz » et « la sortie progressive du plafonnement des prix de l’électricité » d’ici « fin 2024/début 2025 ».
« Vous vous dites, Monsieur le ministre, « déterminé ». Si j’en juge par les six années qui sont passées, le résultat qu’on constate aujourd’hui, c’est que vous avez singulièrement manqué de détermination », réplique Jean-François Husson, qui relève un problème : « Dans les chiffres du programme de stabilité, que nous allons envoyer à Bruxelles et que nous examinons ce soir, les dépenses par rapport à la loi de programmation de décembre ont augmenté de 30 milliards d’euros. C’est une dérive supplémentaire. Oui nous sommes déterminés, mais nous sommes déterminés pour un temps de vérité et non pas pour du camouflage », lance Jean-François Husson, qui regrette que le ministre ait « balayé d’un revers de main » des « pistes d’économies » proposées par les sénateurs LR en décembre dernier.