Déficit record : « C’est un événement exceptionnel qui est lié à des recettes fiscales bien moins élevées que ce que nous attendions », plaide Bruno Le Maire
Publié le
Sous le feu des critiques des oppositions depuis l’annonce d’un déficit public beaucoup plus élevé que prévu, Bruno Le Maire prône la « méthode », la « fermeté » et le « sang-froid » pour parvenir à l’objectif affiché par le gouvernement : revenir sous les 3 % de déficit public en 2027. Avec 5,5 % du PIB, le déficit public porte la dette française à 110,6 % du PIB. De quoi faire dire au sénateur LR Jean-François Husson que “la politique du gouvernement est en situation d’échec”, et que le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, ‘est discrédité et décrédibilisé”.
Présent au Sénat mardi matin pour une audition, le ministre a tenté d’expliquer ce dérapage des finances publiques. « C’est un événement exceptionnel qui est lié à des recettes fiscales bien moins élevées que ce que nous attendions ». Cette baisse des recettes fiscales n’est pas liée à une croissance moins élevée que prévue, puisque celle-ci s’est avérée à peu près conforme aux prévisions du gouvernement, mais « parce que l’inflation a diminué beaucoup plus rapidement » que ce qui était envisagé ». « Cela a un impact sur les recettes de TVA, sur les recettes des cotisations salariales, sur l’impôt sur le revenu », soutient le ministre de l’Economie. Pour Bruno Le Maire, il n’y a pas d’alternative : il faut « compenser cet événement exceptionnel de perte de recettes ». « Cela demande une prise de conscience collective de la nécessité de réduire les dépenses dans tous les champs de l’action publique, le social, l’Etat, les collectivités territoriales. Il faut que chacun participe, fasse ses propositions pour que nous tenions cet objectif collectif : restaurer nos comptes publics », martèle le ministre de l’Economie.
Il faudra donc faire des choix et des arbitrages dans les semaines qui viennent. Dans le viseur des dépenses publiques, les collectivités territoriales s’inquiètent de voir leurs budgets et leurs dotations rabotés par l’Etat. Raison pour laquelle Bruno Le Maire tente de les rassurer : « Tout cela se fera dans le dialogue, la concertation, et sur la base d’une libre décision des collectivités locales ». Le ministre tient à insister sur les spécificités des différentes collectivités territoriales. « Quand vous prenez les Départements, ils ont des dépenses supplémentaires, notamment les dépenses sociales pour les mineurs isolés qui sont très importantes. Donc il faut en tenir compte. Il ne s’agit pas d’arriver en disant vous allez faire ceci ou cela ». « Nous aurons l’occasion d’en rediscuter à l’occasion du Haut conseil des finances publiques locales qui se tiendra la semaine prochaine. Ce sera l’occasion de réunir toutes les parties prenantes autour du Premier président de la Cour des Comptes, Pierre Moscovici », a expliqué le ministre.