Déficit : après l’audition de Bruno Le Maire, le président de la commission des finances salue « de bons signaux »

Après presque trois heures d’échanges tendus avec les sénateurs, le ministre de l’Économie a concédé « des erreurs » et affirme vouloir instaurer davantage de transparence avec le Parlement. Des annonces bien accueillies par le président de la commission des finances Claude Raynal.
Rédaction Public Sénat

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Pour comprendre le dérapage du déficit public, établi pour 2023 à 5,5 % du PIB contre les 4,9 % initialement prévus, la commission des finances du Sénat auditionnait ce 30 mai Bruno Le Maire. Une audition tendue, lors de laquelle le ministre de l’Économie a rejeté en bloc les accusations d’irresponsabilité et de dissimulation.

Lors de l’audition, le sénateur socialiste Claude Raynal a notamment pointé le « ton péremptoire » employé par le ministre pour se défendre. « Je crois que tous les Français connaissent cette façon d’assener des vérités absolues, non contestables, quand ensuite on est contesté par les faits, cela pose une difficulté », déplore le président de la commission des finances, au micro de Public Sénat à l’issue de l’audition.

« Au-delà de cette introduction, où le ministre a voulu montrer un désaccord pratiquement avec l’objet même de cette mission d’information, il s’est ensuite rendu à nos demandes et a expliqué correctement les choses », se satisfait tout de même Claude Raynal.

« Il n’y avait jusqu’à maintenant pas tout à fait les bons outils et la transparence nécessaire »

Bruno Le Maire a, en effet, concédé devant les sénateurs « des erreurs » dans l’appréciation par Bercy des recettes fiscales pour l’année 2023. « J’ai saisi l’ensemble des administrations concernées dans mon ministère à ce sujet, une erreur pareille ne peut pas se reproduire deux fois », a-t-il affirmé.

Au-delà de la surestimation de ces recettes, les sénateurs reprochent également au ministre de ne pas avoir été informés à temps du dérapage du déficit, alors que des notes internes tirant la sonnette d’alarme ont rapidement fuité dans la presse. « Il n’est pas acceptable dans une démocratie que le Parlement apprenne ces informations par la presse », martèle Claude Raynal.

Sur ce point, Bruno Le Maire a indiqué vouloir faire des efforts de transparence, signe pour le sénateur socialiste de l’utilité de la mission d’information sénatoriale : « Ce sont de bons signaux, qui veulent quand même un peu dire qu’il n’y avait jusqu’à maintenant pas tout à fait les bons outils et la transparence nécessaire ». La commission des finances, qui auditionnait aussi cette semaine le ministre des Comptes publics Thomas Cazenave, devrait rendre son rapport « autour du 10 ou du 12 juin », assure Claude Raynal.

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