En 2020 face à la pandémie, l’UE décidait d’un plan de relance intitulé « Next Generation EU ». Au total 724 milliards d’euros ont été levés sur les marchés par une dette en commun. Une démarche inédite à l’échelle des 27, encore saluée aujourd’hui. « Cet argent était nécessaire pour les 27 états européens, qu’ils soient riches ou moins riches, car on sortait d’un temps où l’on avait eu un blocage mondial de l’activité économique. On sortait d’une crise pour l’UE qui a été le moyen pour le parlement comme pour la Commission d’être créatif. Ce plan de relance, qui est en fait, un plan de contribution de solidarité commune donne un sens aussi à l’UE », martèle l’eurodéputée socialiste Nora Mebarek.
La France a déjà touché 12,5 milliards d’euros
Dans plusieurs pays, les premiers versements ont eu lieu. La France par exemple a déjà touché une première tranche de subventions de 12,5 milliards d’euros sur les 40 prévus. « Quand on fait de la rénovation de bâtiments, qu’ils soient publics ou pour des particuliers, c’est financé par le plan de relance européen », précise l’élue française. Des projets concrets ont donc commencé à voir le jour grâce à ces fonds européens se réjouit Alin Mituta, député européen roumain (Renew). « Chez nous, le plus grand projet qui est financé par le plan de relance européen, c’est une autoroute qui lie 2 régions historiques de la Roumanie, en l’occurrence la Moldavie et le sud de la Roumanie. On va essayer de faire une autoroute plus verte que les autres. Cela veut dire qu’on va mettre des bornes électriques, des choses comme ça. »
Une conditionnalité justifiée ?
Si la France ou la Roumanie ont effectivement reçu les premiers versements du plan de relance européen, près de 22 milliards de fonds européens destinés à la Hongrie ont été gelés par Bruxelles, qui réclame des réformes judiciaires dans le pays. « Une conditionnalité justifiée » selon Alin Mituta comme Nora Mebarek, car Budapest est loin d’être exemplaire quant au respect de l’État de droit. Mais la Belgique aussi est en attente d’un prochain versement, qui est conditionné à une réforme de son système des retraites. Et là, Nora Mebarek exprime clairement son désaccord. « Je suis pour la conditionnalité à partir du moment où elle bafoue l’état de droit, je ne suis pas pour la conditionnalité qui empêcherait le progrès des Européens, en l’occurrence une réforme qui impacte directement les citoyens, à savoir qui fasse régresser les droits sociaux. » Les négociations sur l’épineux dossier des pensions seront soumises à une pression supplémentaire, car l’absence d’accord pourrait entraîner un préjudice financier important pour la Belgique.
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