Alors que la guerre d’Algérie fait rage, une bombe explose près de la maroquinerie de ses parents. La caserne d’en face est ciblée. Dans ce climat d’insécurité, tout quitter pour tout reconstruire s’impose pour le père de l’acteur. La famille arrive à Paris qu’elle perçoit comme un « Eldorado ». Patrick Timsit concède néanmoins que le départ d’Alger « a été un arrachement », bien qu’il n’ait « jamais été élevé dans la nostalgie et encore moins dans la colère ». Lorsqu’il évoque la situation en Ukraine, il se dit « touché » et établit un parallèle avec son histoire familiale : « j’ai eu l’impression que j’avais face à moi les images de ce qu’ont vécu mes parents, et donc, de ce que j’ai vécu ».
Un « Titi parisien » élevé dans la « culture d’Afrique du Nord »
Si Patrick Timsit est conscient que les Pieds-noirs « n’ont pas eu un bon accueil » en France, c’est une enfance heureuse que décrit l’acteur : « j’étais aimé, on n’a jamais manqué de rien, on habitait la cuisine de la boutique, mon père se débrouillait toujours pour que ce soit chaleureux et humain ». Il grandit dans le commerce de ses parents, place de la République, puis à Barbès, rue Poulet. S’il se « rappelle parfaitement cette vie de quartier » et se décrit volontiers comme un « Titi parisien », c’est dans « la musique et la culture d’Afrique du Nord » qu’il grandit.
La maroquinerie ou la « Cour des Miracles »
Le jeune Patrick Timsit passe le plus clair de son temps dans la boutique de sa mère, où il rencontre une galerie de personnages inspirants. Il la compare à « la Cour des Miracles ». Sa « mère était très aimée ». Et pour cause, dans la famille Timsit : « on parle beaucoup ! », s’exclame l’humoriste. C’est dans cette maroquinerie qu’il croise pour la première fois un transsexuel, à l’âge de 10 ans. Sa mère lui explique spontanément : « n’aie pas peur mon chéri, cet homme est une femme ». Il décrit également « une dame énorme en kilos et en cœur, non voyante, qui passait ses après-midi » à la boutique, et que sa mère « emmenait en vacances ».
De la maroquinerie aux planches de théâtre en passant par l’immobilier
Ces personnages aux allures balzaciennes ont, sans nul doute, été une source d’inspiration pour les sketchs de l’humoriste. Après une courte carrière dans l’immobilier, c’est en promenant son chien, au Bois de Boulogne, qu’il rencontre Jean-Michel Noirey. Ce dernier lui ouvre alors les portes de son atelier de théâtre : « il me fait faire deux improvisations, les gens rient, je me suis dit : je vais essayer, c’est formidable ! C’est peut-être ça que je veux faire. Je sentais que j’avais envie de savoir, je ne voulais pas le regretter. J’ai fermé l’agence en 48h, je n’étais pas heureux ».
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