Pour informer, elle a échappé à la mort une bonne douzaine de fois. Aujourd’hui, elle revient sur les moments qui ont marqué sa carrière dans un livre, Maman s’en va t’en guerre(ed.du Rocher). Sa condition de femme reporter de guerre dans un milieu historiquement masculin, sa volonté de concilier métier et maternité ou ses combats féministes ; la reporter de guerre Dorothée Olliéric se raconte au micro de Rebecca Fitoussi, cette semaine, dans « Un monde, un regard ».
Mort à 89 ans de Bernard Pivot, le père d’« Apostrophes »
Par Public Sénat
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Le journaliste et écrivain Bernard Pivot, amoureux des belles lettres et présentateur de l’émission culte « Apostrophes », est mort lundi à Neuilly-sur-Seine, a annoncé sa fille Cécile Pivot à l’AFP. Il venait de fêter ses 89 ans. Retiré de la vie publique, il avait confié au Journal du Dimanche en avril 2023 être « frappé par le mal » au niveau du cerveau.
Passé par Le Figaro, Bernard Pivot lance « Apostrophes » le 10 janvier 1975. Pendant quinze ans, l’émission fera les grandes heures des vendredis soir du service public. La recette du succès : les premiers accords du concerto pour piano n°1 de Rachmaninov, quelques verres d’alcool, de nombreuses cigarettes et des débats passionnés – tantôt graves, tantôt badins -, autour de l’actualité littéraire mais aussi des grands classiques.
Quelques-unes de plus grandes plumes du XXe siècle se succèdent au micro du présentateur : Vladimir Nabokov, Alexandre Soljenitsyne, Marguerite Yourcenar, Marguerite Duras, Umberto Eco, Jean-Marie Le Clézio ou encore George Simenon. De nombreux artistes aussi, de Gainsbourg à Jean-Luc Godard, en passant par Georges Brassens et Renaud. Mais aussi des politiques, comme Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand et Robert Badinter.
Plusieurs séquences sont passées dans les annales de la télévision, comme ce numéro de 1978 ou un Charles Bukowski complétement ivre quitte le plateau sous les menaces de François Cavanna : « Bukowski ! Je vais te foutre mon poing dans la gueule ! »
L‘affaire Gabriel Matzneff
Après l’arrêt d’« Apostrophes » en 1990, il avait créé « Bouillon de culture », toujours sur le service public, à l’horizon plus large que les livres, traitant aussi de cinéma et de théâtre. À la fin des années 1980, ses dictées – « Les Dicos d’Or » – réunissent des milliers de candidats pour un véritable championnat de France d’orthographe.
Elu à l’Académie Goncourt en 2004, Bernard Pivot assure la présidence du plus prestigieux des prix littéraires français à partir de 2014, en remplacement de l’écrivaine Edmonde Charles-Roux. Il quitte en décembre 2019 la présidence de l’Académie Goncourt. À la même période, la polémique enfle sur les réseaux sociaux autour d’une archive de l’émission « Apostrophes », datée de 1990, et dans laquelle apparait Gabriel Matzneff.
À l’occasion de la publication de son livre Mes amours décomposés, l’écrivain évoque sur le plateau de Bernard Pivot ses amours pédophiles, tandis que l’animateur se livre à plusieurs commentaires amusés. Avec 30 ans de recul, la séquence choque. « Aujourd’hui, la morale passe avant la littérature. Moralement, c’est un progrès », se défendra Bernard Pivot.
Né à Lyon le 5 mai 1935, Bernard Pivot était également connu pour être un amateur éclairé de vin et un fan de foot, en particulier de l’AS Saint-Etienne.
(Avec AFP)
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