Si les femmes bénéficient aujourd’hui d’une plus grande liberté, c’est en partie grâce à « sa génération » rappelle l’actrice. L’émancipation est pour elle un combat permanent. Un combat qui a débuté le jour où elle a reçu sa première fiche de paye, et avec, s’est émancipée de la tutelle de sa famille, et des hommes.
Née princesse, de parents issus de l’aristocratie russe, sa famille a tout perdu en fuyant la Révolution. L’actrice passe ses premières années au Maroc puis grandit à Paris, où elle déménage après la mort de son père, à seulement 4 ans. Elle se dit reconnaissante du « courage » de ses parents qui n’ont pas hésité à tout quitter pour l’avenir de leurs filles. Un courage qui n’est pas sans avoir influencé sa manière d’être au monde ; elle qui a su s’imposer à une époque où le « Metoo » du cinéma n’avait pas encore vu le jour. A une époque où « les metteurs en scène jouissaient d’une impunité inouïe ».
« On aurait pu déclencher ce Metoo beaucoup plus tôt »
Si la parole se délie autour des abus sexuels au cinéma, ces derniers ne datent pas d’hier. Macha Méril affirme : « je ne connais pas une actrice de ma génération qui n’ait pas été importunée ». Si l’icône de la Nouvelle Vague a su se défendre face aux hommes qui ont tenté d’abuser d’elle : « je leur ai fait leur fête ! », cela est loin d’avoir été le cas de toutes les femmes.
Je ne connais pas une actrice de ma génération qui n’ait pas été importunée, Macha Méril
Elle reconnaît volontiers la difficulté « quand on est jeune », de réagir lorsque l’on se retrouve dans cette situation ; mais concède néanmoins que les actrices de son époque « auraient pu se rebeller plus tôt ». Ce qui leur a manqué ? « Une portée collective », qu’elles « se regroupent ».
Un soutien sans faille pour la liberté des femmes
« Ce qui est formidable dans le mouvement Metoo, c’est la solidarité entre les filles », déclare Macha Méril. C’est avec beaucoup de bienveillance qu’elle soutient le mouvement et les jeunes actrices.
Ce qui est formidable dans le mouvement Metoo, c’est la solidarité entre les filles, Macha Méril
Mais face aux critiques adressées à Virginie Efira, accusée de nuire au féminisme en raison de sa nudité à l’écran, elle rétorque : « elle est jolie comme un cœur, c’est un faux combat cette histoire. Aujourd’hui, la nudité n’est pas ce qu’elle était il y a quelques années, elle n’a plus du tout le même sens. Et puis, quand on est belle, je trouve que c’est un plaisir de se montrer. Quelquefois, le visage d’une actrice qui pleure est plus impudique que de montrer ses fesses ou ses seins. Je suis donc tout à fait d’accord avec elle, qu’elle continue ! »
L’intégralité de l’émission est disponible en replay.