Il y a deux semaines, Gérald Darmanin présentait aux sénateurs son plan de sécurisation des grands événements sportifs à venir, et notamment la Coupe de monde de rugby 2023 et les Jeux Olympiques de Paris 2024. Pour arriver à mobiliser les 30 000 membres des forces de l’ordre en moyenne sur un mois promis par le ministre de l’Intérieur, celui-ci a notamment évoqué « la possible annulation ou report de tous les événements en France qui demandent des forces mobiles », et au premier rang desquels les festivals.
« Des annulations seraient catastrophiques pour un secteur qui peine à se remettre de la pandémie »
« Les organisateurs de festivals, les travailleurs et les spectateurs s’inquiètent. Les festivals seront-ils sacrifiés pour les Jeux Olympiques ? » s’est interrogée la sénatrice Monique De Marco, qui s’inquiète de la mise en péril d’un « symbole de la France et de sa diversité culturelle. » La sénatrice de Gironde a aussi attiré l’attention sur « les retombées financières conséquentes » de ces festivals pour l’économie locale, estimée à 50 millions d’euros pour le festival d’Avignon, par exemple.
« Si l’activité festivalière est annulée, qui assurera les conséquences financières ? » a lancé la sénatrice, qui estime que de telles annulations seraient « catastrophiques pour un secteur qui peine à se remettre de la pandémie. » Pour Monique De Marco, « la culture ne doit pas être une nouvelle fois la variable d’ajustement de décisions nationales. » À ce titre, la sénatrice écologiste demande que le gouvernement précise « qui sera concerné, quand, comment et dans quelle mesure. »
« Concilier la vitalité des festivals et la sécurisation des Jeux Olympiques »
Des questions auxquelles ne répondra visiblement pas la ministre ce mercredi. Si Rima Abdul Malak reconnaît que « la France est une terre de festivals », qui sont « une partie importante de son ADN culturel, notamment l’été. » Mais elle rappelle aussi que « l’organisation des Jeux Olympiques est un événement exceptionnel, hors norme, qui nécessite une sécurisation particulièrement renforcée. » Or, ajoute-t-elle, « les festivals mobilisent des unités de forces mobiles », le gouvernement s’est donc lancé dans « un travail fin » pour évaluer « les situations les plus impactées au cas par cas et concilier la vitalité des festivals et la sécurisation des Jeux Olympiques. » La ministre de la Culture a ainsi renvoyé la question à une date ultérieure. « Je poursuis le travail en bilatéral avec chacun des festivaliers. Dans les semaines qui viennent nous verrons se dessiner des solutions », a-t-elle assuré.