Pour informer, elle a échappé à la mort une bonne douzaine de fois. Aujourd’hui, elle revient sur les moments qui ont marqué sa carrière dans un livre, Maman s’en va t’en guerre(ed.du Rocher). Sa condition de femme reporter de guerre dans un milieu historiquement masculin, sa volonté de concilier métier et maternité ou ses combats féministes ; la reporter de guerre Dorothée Olliéric se raconte au micro de Rebecca Fitoussi, cette semaine, dans « Un monde, un regard ».
Francis Huster : « J’ai eu la proposition, deux fois, d’être ministre de la culture »
Par Axel Dubois
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Chez lui, vous ne trouverez aucun snobisme, aucun élitisme. Qu’il joue aux côtés de Michel Leeb dans une comédie de boulevard ou dans une pièce de Molière – son auteur fétiche – Francis Huster fait à chaque fois preuve du même engagement et de la même gourmandise devant un public.
Même s’il ne confond pas les registres, ni la portée des textes, il aime ce que le théâtre apporte aux spectateurs : « Ce qui compte c’est que dans la salle, tu arrives avec tes problèmes et là tout d’un coup tu vas vibrer en chair et en os avec les acteurs et les actrices, tout d’un coup tu vas sortir de toi ; tout d’un coup en tant que spectateur c’est toi qui deviens le roi » lance-t-il habité par la passion. Aux autres qui hiérarchisent les pièces de théâtre, accusateur, l’acteur leur lance : « Allez-vous faire voir ! ».
Le plaisir des textes
Le rapport que Francis Huster entretient avec le théâtre, le cinéma, est profond, intime… quasi-mystique ! Ce goût pour le spectacle, c’est sa grand-mère – « Mémé Rose » – qui lui transmet en l’emmenant chaque mercredi soir au cinéma : « C’est là que j’ai commencé, grâce à ma grand-mère, à me prendre pour un héros. ». Jeu d’enfant qui deviendra jeu d’artiste, et qui lui permettra de s’échapper d’une enfance qui connut ses déchirures : « Mon refuge il était avec les auteurs ; j’allais sous le lit, le drap par-dessus la tête et avec ma lampe de poche je lisais les Shakespeare, les Molière, les Ronsard, les Rabelais, Giraudoux. ».
Cet appétit pour l’art du spectacle est insatiable, boulimique : « Je bouffe des rôles, je bouffe des pièces, je bouffe des films ! ». Loin de rester cloitré dans son refuge, pour Francis Huster, le jeu est un banquet : « Ça se partage ! Je n’ai jamais, de ma vie, voulu bouffer seul. ».
Jouer et apprendre à jouer
Professeur au cours Florent, il a eu à cœur de partager son amour pour le théâtre, et avec le plus grand nombre : « François Florent et moi, on a créé la classe libre gratuite sur trois ans ». Un engagement pour l’égalité et la promotion de la culture qu’il revendique, au point d’assumer des responsabilités politiques ? « J’ai eu la proposition, deux fois, d’être ministre de la culture ». S’il a refusé le poste, le comédien s’amuse toutefois à présenter le programme de son ministère imaginaire : « Ma première mesure c’est le théâtre obligatoire une fois par semaine à la télévision, et dans les écoles – obligation ! – tous les mois, de voir au moins une représentation théâtrale. Ils ont vu des milliers de matchs de foot et il y en a qui n’ont même pas vu cinq pièces de théâtre. ».
Un artiste optimiste
S’il se désespère de la place du théâtre à l’école, Francis Huster se veut optimiste sur la nouvelle génération de comédiens : « C’est extraordinaire aujourd’hui. ». Le développement des nouvelles plateformes et la multiplication des séries sont une chance pour les jeunes qui « d’un coup, totalement inconnus, ont de vrais rôles ».
En résulte un appauvrissement du jeu ? Certainement pas pour l’ancien professeur qui se risque à la comparaison sportive : « la question est la même que le sport, c’est-à-dire qu’on ne va quand même pas comparer aujourd’hui les rugbymen, les footballeurs, les tennismen ; ils sont dix-mille fois plus forts que ceux avant ».
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