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Football : la commission d’enquête du Sénat dénonce une baisse « en trompe l’œil » du salaire du président de la Ligue
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« L’augmentation du salaire du président Vincent Labrune sera bien une charge supplémentaire pour la Ligue », tranche Michel Savin. Le rapporteur de la commission d’enquête sur la financiarisation du football dénonce la communication trompeuse du conseil d’administration de la Ligue de football professionnelle (LFP), qui a annoncé ce 2 octobre une diminution de 30 % du salaire de son président.
Aux yeux du sénateur LR et de son collègue centriste Laurent Lafon, président de la commission d’enquête, cette diminution de la rémunération de Vincent Labrune, de 1,2 million d’euros à 840 000 euros annuels, cache en réalité un « doublement » de son salaire.
Une diminution qui cache, en réalité, « un doublement » de salaire
En effet, il y a deux ans, la rémunération de Vincent Labrune s’élevait encore à 420 000 euros par an. En 2022, celle-ci a été portée à 1,2 million d’euros dans le cadre d’un accord conclu entre la LFP et le fonds d’investissement luxembourgeois CVC. « Au vu des réponses que nous avons obtenues lors de nos auditions, cette hausse de 800 000 euros de la rémunération était supportée par CVC », explique Michel Savin.
Cette fois-ci, à l’issue de son conseil d’administration, la Ligue professionnelle de football a donc décidé de diminuer le salaire de son président pour le porter à 840 000 euros, tout en assumant pleinement ce paiement, qui n’est plus partagé avec CVC. « Par rapport aux 420 000 euros que percevait Vincent Labrune de la part de la Ligue, nous considérons que c’est un doublement de salaire », observe le sénateur.
« La Ligue continue à engager des frais de fonctionnement supplémentaires, au moment où elle devrait faire des économies »
La Ligue devra assumer cette nouvelle dépense dans un contexte financier déjà difficile. Les nouveaux contrats conclus cet été pour la vente des droits TV du football français ne rapporteront pas les plus d’un milliard annuel espéré par les clubs, mais seulement 500 millions d’euros. « La Ligue continue à engager des frais de fonctionnement supplémentaires, au moment où elle devrait faire des économies », constate Michel Savin.
À l’occasion d’un contrôle au siège de la LFP en mi-septembre, les sénateurs de la commission d’enquête avaient déjà dénoncé un important décalage entre le train de vie des dirigeants de la Ligue et la situation du football français. « La Ligue, on voit qu’elle fonctionne, avec une hausse de salaire de son président, un siège acheté à plus de 130 millions d’euros… On voit qu’il n’y a apparemment aucune difficulté financière », ironise le sénateur, avant d’ajouter « les clubs, par contre, vont être en grande difficulté ».
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