Au théâtre de la Renaissance, sa pièce « Passeport » aborde l’immigration à travers l’histoire d’un jeune Érythréen, sans-papiers, en quête d’un titre de séjour. Un engagement et une empathie pour les destinées de ceux qui viennent de loin, qui ne doit rien au hasard. Lui qui a grandi dans le quartier populaire des Abbesses et revendique sa « conscience de gauche ». Élevé dans une famille sensible à l’art, il reconnaît avoir eu la chance que ses parents l’amènent au théâtre pour assister aux mises en scène de Peter Brook ou encore d’Ariane Mnouchkine : « adolescent, j’ai vu des spectacles où je me suis dit : c’est mieux que le cinéma, il y a des émotions extraordinaires ! ». Épris de liberté, il décline en 2003 son admission au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique. Aujourd’hui metteur en scène, il compose des pièces dans lesquelles l’empathie est le maître-mot.
Moderniser le théâtre
Le théâtre d’Alexis Michalik se veut avant tout populaire. Pour amener un public peu habitué aux salles de spectacle, il mise sur un principe simple : « le but c’est qu’à la fin on ne voit pas le temps passer, et pour ne pas voir le temps passer, il ne faut pas qu’il y ait d’ennui ». Pour ne pas que l’ennui s’installe, il met en avant l’importance de l’empathie envers les protagonistes : « Il faut qu’on aime les personnages qu’on va suivre. Même si une histoire est brillante, si je n’ai pas d’empathie pour le héros, je vais lâcher ».
Un engagement politique assumé
Un homme de gauche ? assurément. Avec un père français d’origine polonaise, une mère britannique, une grand-mère australienne et un grand-père irlandais, il se qualifie lui-même d’« immigré invisible » : « parce que je suis blanc je n’ai absolument pas eu à souffrir des affres du racisme, mais c’est quelque chose qui fait partie de mon univers, de mes amis et de mon cercle proche. Je parle en connaissance de cause ; alors que souvent, le camp adverse parle en méconnaissance de cause ». Alexis Michalik déplore des « lois de plus en plus dures » en ce qui concerne l’immigration. Malgré les « trolls et les messages haineux » qu’il reçoit à chaque fois qu’il dit « des choses aussi simples que : je suis de gauche et je pense que l’on devrait avoir plus d’humanité envers les arrivées », il refuse de céder à l’autocensure.
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