Bruno Le Roux, nouveau ministre de l'Intérieur, a déclaré mardi, lors de la passation de pouvoirs avec Bernard Cazeneuve, qu'il poursuivra "avec sa sensibilité d'élu" les "actions engagées".
"Pour réussir, il faut de la pondération, de l'humilité" et "le sens de l’État", a indiqué le ministre dans la cour de l'hôtel Beauvau qui abrite le ministère de l'Intérieur. "Je poursuivrai, avec ma sensibilité, celle d'un élu de Seine-Saint-Denis, les actions engagées", a ajouté l'ancien maire d'Epinay-sur-Seine, dans ce département qu'il a cité comme référence de son expérience.
Le nouveau ministre devait effectuer son premier déplacement dès ce mardi soir, d'abord à la Préfecture de police de Paris, puis à Cergy-Pontoise (Val-d'Oise) où il se rendra à la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP), puis au Groupement de gendarmerie et enfin au Service départemental d'incendie et de secours, a annoncé le ministère dans un communiqué.
Peu avant le discours de M. Le Roux, le nouveau Premier ministre, visiblement ému et applaudi longuement par les directeurs et les personnels de son ancien ministère, a rendu à ces derniers un vibrant hommage. Ils ont "la passion de l’État", le "servent avec loyauté" et "ont la reconnaissance de la Nation".
M. Cazeneuve a évoqué les attentats, ces "moments extrêmement douloureux" qui ont "affecté nos compatriotes". "Dans ces moments, a-t-il dit, les policiers et les gendarmes sont en première ligne" et face "à la violence qui monte (...) en raison de l'uniforme qu'ils portent" sont en outre des "cibles".
"N'hésitez pas à défendre" ces "héros de la République", a conseillé l'ancien ministre de l'Intérieur "car ce sont de grands serviteurs de l’État".
"Il y a deux catégories d'hommes politiques", a aussi dit M. Cazeneuve "ceux qui pensent qu'ils peuvent être utiles, ceux qui pensent être indispensables". "Ceux dont on a retenu le nom sont ceux qui se sont effacés (...) par passion et amour de l’État", a-t-il ajouté en guise d'autoportrait inhabituel dans sa bouche.
"Cette maison que j'ai aimée par dessus tout" est composée "d'hommes et de femmes dévoués (...) j'ai été heureux malgré les épreuves", a-t-il conclu en quittant la place Beauvau sous de nouveaux applaudissements, s'attardant brièvement pour remercier l'assistance une main sur le cœur, un bouquet de fleurs dans l'autre.