Jean-François Copé : « Aurélien Pradié veut mettre en difficulté sa famille politique »

Jean-François Copé : « Aurélien Pradié veut mettre en difficulté sa famille politique »

Invité de Bonjour chez vous, le maire LR de Meaux Jean-François Copé a critiqué le député du Lot Aurélien Pradié et a pointé les « contradictions » des députés Républicains qui s’opposent à la réforme des retraites.
Caroline Deschamps

Par Louis Heinrich

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Alors que l’examen du projet de réforme des retraites est toujours en cours au Sénat, la cinquantaine de députés LR nécessaire à l’adoption du texte sera-t-elle au rendez-vous ? Sur une réforme que la droite réclame depuis des années, le maire LR de Meaux Jean-François Copé « ose espérer que les élus qui marquent aujourd’hui une opposition à ce texte comprendront que leur position personnelle est contradictoire avec l’engagement de la famille politique à laquelle ils appartiennent ». Les Républicains, loin du pouvoir depuis 2012, se verraient bien en faiseurs de rois : « La droite se grandit en étant un des acteurs clé de cette réforme », se réjouit Jean-François Copé. Pour l’ancien président de l’UMP, il est normal qu’il y ait, au sein de la droite, « des nuances et des idées un peu différentes. Le vrai sujet, c’est entre ceux qui vont voter le texte et ceux qui ne vont pas le voter ».

Et plus que tout, c’est l’attitude d’Aurélien Pradié qui crispe à LR. En rencontrant ce mercredi matin le patron de la CFDT Laurent Berger, l’élu du Lot s’est attiré les foudres de Jean-François Copé : « Il veut mettre en difficulté sa famille politique ». Et d’ajouter que « même les gens qui sont hostiles (à la réforme, ndlr) ne peuvent pas se reconnaître dans ce type de démarche. Ce n’est pas estimable parce qu’on voit bien que c’est un calcul ». « On n’a pas besoin de ça en plus », tranche le maire de Meaux, qui reproche à l’ancien numéro 2 du parti de « choisir des combats qui sont en contradiction totale avec notre philosophie politique ».

 

« 80 % d’amendements stupides »

Dans la nuit du 7 au 8 mars, pendant l’examen de l’article 7 de la réforme des retraites, c’était la bronca au Sénat. Après que la majorité sénatoriale a décidé d’accélérer les débats par l’application de l’article 38 du règlement intérieur du Sénat et de réécrire l’amendement de la commission des affaires sociales, la gauche a quitté l’hémicycle. Sans vote de l’article 7. « C’est la conséquence de l’obstruction », résume Jean-François Copé. « Quand un groupe parlementaire dépose 1000 ou 2000 amendements et que vous les feuilletez, vous comprenez que 80 % d’entre eux sont stupides. Ils ne sont faits que pour retarder et faire durer », dénonce le maire de Meaux, qui plébiscite le « parlementarisme rationalisé », ces techniques de droit constitutionnel qui permettent d’éviter l’instabilité gouvernementale, et ici, « l’obstruction » par l’opposition. « Un grand débat sur un temps contrôlé mais où chacun a le temps de s’exprimer et de dire les choses est infiniment plus intéressant pour l’opinion publique », considère l’ancien président de l’UMP.

 

 

« Faire preuve de fermeté »

3,5 millions de personnes sont descendues dans les rues le 7 mars, selon la CGT. 1,28 million, selon le ministère de l’Intérieur. Philippe Martinez et Laurent Berger ont évoqué une « mobilisation historique ». Jean-François Copé, lui, perçoit plutôt « une sorte de fatalisme » et constate « une baisse assez significative de grévistes partout par rapport au pic du 19 janvier ». Et d’ajouter que « les Français sont en train de passer à autre chose, au fond d’eux ». Mais les syndicats ont appelé à deux nouvelles journées de mobilisation, dont une dès le 11 mars, et une grève reconductible s’installe dans certains secteurs. « S’il devait y avoir des blocages massifs sur les routes, les ronds-points, les autoroutes ou les dépôts de carburants, il faudra qu’Emmanuel Macron fasse preuve de fermeté dans l’hypothèse d’une radicalisation », assume Jean-François Copé.

Le bras de fer entre les syndicats et l’exécutif se poursuit et l’intersyndicale a demandé le 7 mars au soir à être reçue par Emmanuel Macron. Jean-François Copé incite le chef de l’Etat à accéder à leur requête : « Quand on est président de la République, on ne doit jamais refuser de recevoir des gens qui vous demandent audience. » Pour le maire de Meaux, recevoir les partenaires sociaux ne signifie pas céder, mais « les entendre et peut-être essayer de les convaincre ».

Dans la même thématique

Paris: French Government Weekly Cabinet Meeting
5min

Politique

Pour Bruno Retailleau, les conditions sont réunies pour rester au gouvernement

Alors que François Bayrou souhaite pouvoir avoir le ministre de l’Intérieur sortant dans son équipe, Bruno Retailleau a obtenu les garanties qu’il attendait, selon l’entourage du ministre. Il est prêt à lâcher l’idée d’un grand texte immigration, qui susciterait une levée de boucliers, pour « saucissonner » les sujets via plusieurs propositions de loi. Globalement, les LR sont rassurés et devraient rester au gouvernement.

Le

Jean-François Copé : « Aurélien Pradié veut mettre en difficulté sa famille politique »
4min

Politique

Retraites : « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », dénonce Ian Brossat

C’est le signe d’ouverture vers la gauche qu’on retient de la réunion, ce jeudi 19 décembre, entre les différents représentants des partis politiques (hors Rassemblement national et La France insoumise) et François Bayrou. Le nouveau Premier ministre propose de remettre en débat la réforme des retraites, pour aboutir à un nouveau compromis avec les partenaires sociaux d’ici septembre. Sans nouvel accord, c’est la réforme adoptée en 2023 qui continuerait à s’appliquer. « Lorsque François Bayrou met tous les représentants de partis et de groupes autour de la table, je pense qu’il envoie un signal d’ouverture qui va le légitimer. Il est conscient de la situation politique inédite et il tend des mains », salue la députée Renaissance Eléonore Caroit, sur le plateau de Parlement Hebdo, au lendemain de la rencontre. « Au lieu d’avoir cette posture de contestation permanente, travaillons ensemble ! » « La première des choses, c’est de suspendre l’application de cette réforme, pour permettre aux 50 000 salariés qui devaient partir en retraite et qui en ont été empêchés cette année de pouvoir le faire », rétorque le sénateur communiste Ian Brossat. Une position partagée par l’ensemble des partis de gauche, à la sortie de la rencontre à Matignon la veille. Tous attendent davantage de compromis de la part du Premier ministre, avant de s’engager à ne pas le censurer. « Pour l’instant, il n’y a absolument rien qui garantisse à François Bayrou d’échapper à une motion de censure, parce que tout ce qu’il dit va dans le sens d’une perpétuation des politiques macronistes menées depuis 7 ans », fustige le sénateur communiste. Une position que dénonce vivement la députée Renaissance : « S’il faut revenir sur cette réforme, s’il y a des choses à améliorer, je suis tout à fait prête à ce qu’on en discute. Mais je pense qu’il faut qu’on arrête de polariser le débat. Au lieu d’avoir cette posture, cette attitude de renfermement et de contestation permanente, travaillons ensemble ! » Ian Brossat dénonce un « déni de démocratie » Ce n’est pas la première fois que le débat des retraites revient sur la table ces derniers mois. À la fin du mois de novembre, La France insoumise avait profité de sa niche parlementaire à l’Assemblée pour introduire une proposition de loi visant à abroger la réforme. Après des débats houleux, le texte n’avait pas pu être voté en raison du trop grand nombre d’amendements déposés par les groupes de la droite et du centre. « Lorsqu’ils ont eu la possibilité de voter aux dernières élections, les Français ont massivement soutenu des partis politiques qui s’engageaient à abroger la réforme. Quand ce sujet a, à nouveau, été débattu à l’Assemblée, les députés macronistes ont pratiqué l’obstruction pour éviter le vote d’une loi d’abrogation », dénonce Ian Brossat. « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », ajoute-t-il, dénonçant un « déni de démocratie ». Une expression qui ne passe pas pour Eléonore Caroit. « C’est une réforme dont l’examen a pris trois semaines, vous pensez qu’elle aurait pu être abrogée dans une niche parlementaire ? C’est fantaisiste », fustige la députée. De son côté, François Bayrou a répété sur le plateau de France 2 après la rencontre à Matignon, qu’il était ouvert à une autre solution que le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans pour financer le système des retraites. Le nouveau Premier ministre a notamment rappelé qu’il avait été « un militant de la retraite à points ».

Le

Jean-François Copé : « Aurélien Pradié veut mettre en difficulté sa famille politique »
4min

Politique

« Consternés », « dépités », « enfumage » : après sa rencontre avec François Bayrou, la gauche menace plus que jamais le Premier ministre de censure

Les chefs de partis et de groupes parlementaires étaient reçus à Matignon par François Bayrou, qui promet de former un gouvernement « avant Noël ». Une rencontre dont les socialistes, écologistes et communistes ressortent sans avoir « trouvé de raison de ne pas censurer » le nouveau Premier ministre, rapporte Olivier Faure.

Le