Covid-19 : Castex appelle à « se protéger » pour « profiter de Noël »

Covid-19 : Castex appelle à « se protéger » pour « profiter de Noël »

Le Premier ministre accompagné du ministre de la Santé a annoncé un protocole légèrement renforcé dans les écoles primaires où le taux d’incidence est au plus haut. Malgré le rebond épidémique, le gouvernement a choisi de ne pas durcir les restrictions sanitaires à l’approche des fêtes de fin d’année. Les boîtes de nuit seront cependant fermées durant quatre semaines.
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Par Héléna Berkaoui

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Fini la bamboche. Le Premier ministre a annoncé, lundi 6 décembre, la fermeture des discothèques pour les quatre prochaines semaines, à partir de vendredi. Il s’agit de « la seule exception au principe de ne pas restreindre d’activités ». A l’approche des fêtes de fin d’année, « la cinquième vague continue de déferler sur le territoire national avec un taux d’incidence supérieur à 400 pour 100 000 habitants ».

« L’heure n’est pas à des mesures de jauges, de couvre-feu ou de confinement, ce serait disproportionné », a déclaré Jean Castex. La moyenne du nombre de nouveaux cas quotidiens dépasse les 40 000 depuis plusieurs jours et plus de 11 000 personnes sont hospitalisées pour une infection liée au Covid-19, un seuil qui n’avait pas été atteint depuis la fin du mois d’août.

Un protocole sanitaire légèrement renforcé dans les écoles

Dans les écoles primaires où la circulation du virus est au plus haut, le protocole sanitaire se voit légèrement renforcé : « Nous allons rehausser au niveau 3 le protocole sanitaire ». Concrètement, ce niveau implique un renforcement du port du masque pour les élèves et le personnel. « A partir de lundi prochain, les conditions de restauration seront aménagées en lien avec les élus locaux pour limiter le plus possible les brassages », indique le Premier ministre.

Malgré les protestations des syndicats d’enseignants, le protocole de fermeture des classes reste allégé comme annoncé le 29 novembre par le ministre de l’Education. Un dépistage systématique de tous les élèves est prévu s’il y a un cas positif dans la classe et la fermeture de classe advient au bout de trois cas positifs. « Il faut revenir à la règle où on ferme une classe durant 7 jours à partir du premier cas de contamination », plaide la secrétaire générale du SNUipp-FSU, Guislaine David. Elle fait état d’un « ballet incessant de cas de contamination » au primaire.

>> Lire aussi : Cinquième vague de covid-19, variant Omicron : ce qu’ont déclaré les infectiologues au Sénat

Ecoles primaires : « On n’a jamais eu autant de cas de contaminations »

Cette décision qui repose sur le souci de « faire tenir l’économie et permettre aux parents d’aller travailler » ne peut tenir. « On n’a jamais eu autant de cas de contaminations », assure Guislaine David. « L’année dernière, en avril, le gouvernement a avancé les vacances avec 28 738 élèves contaminés, selon les chiffres de la semaine, il y a aujourd’hui 33 550 élèves contaminés », fait valoir la secrétaire nationale du SNUipp-FSU.

Elle rappelle par ailleurs que rien n’a avancé sur l’installation de capteurs de CO2 réclamés depuis des mois pour limiter la transmission du virus par voie aérienne. Une recommandation également portée par le président du groupe LR au Sénat (voir son tweet ci-dessous).

Selon les informations du Parisien, le gouvernement a également choisi d’écarter la possibilité d’avancer les vacances scolaires au mardi 14 décembre au soir dans les écoles primaires, les collèges et les lycées.

Ouverture de la vaccination pour les 5-11 ans vulnérables

Lors de son allocution, le chef du gouvernement a annoncé l’ouverture prochaine de la vaccination pour les enfants de 5 à 11 ans qui sont atteints de maladies chroniques. « Environ 350 000 enfants sont concernés », précise Olivier Véran qui annonce que les premières livraisons des vaccins de Pfizer avec une dilution adaptée aux enfants auront lieu le 13 décembre.

Lire aussi. Omicron : faut-il revoir le nouveau protocole sanitaire dans les écoles ?

Sénateur du groupe Les indépendants (proche de la majorité présidentielle), Claude Malhuret salue, sans réserve, l’ensemble de ces annonces. « Elles sont proportionnées, il ne faut pas surréagir » face au rebond épidémique et l’arrivée du variant Omicron, juge-t-il. Le sénateur de l’Allier estime que la situation n’est pas comparable à celle de l’année dernière : « Nous avons le bouclier vaccinal à présent mais il faut poursuivre les efforts et ne pas se relâcher sur les gestes barrières ».

La présidente LR de la commission des Affaires sociales, Catherine Deroche, constate, elle, qu’il n’y a « rien de bien nouveau ». Concernant la fermeture des discothèques, la sénatrice du Maine-et-Loire regrette de ne pas avoir plus données pour se faire une opinion. « Certainement que ces lieux sont des lieux de contamination mais qu’en est-il des transports en commun par exemple ? Ce n’est pas très objectifié », soulève la sénatrice LR. Savoir où ont lieu les contaminations reste essentiel pour cibler les mesures. « Dans mon département, le préfet nous explique que des contaminations ont lieu dans les thés dansants ou les concours de belotes », donne-t-elle comme exemple.

« Les semaines à venir seront très dures pour les soignants », craint Bernard Jomier

Très investi sur le dossier Covid, le sénateur socialiste, Bernard Jomier, porte un regard plus critique sur ces annonces. « Des mesures parfois très positives, telle l’ouverture de la vaccination à tous les enfants dès ce mois. Mais surtout des décisions tardives et faibles qui auront probablement peu d’effets sur la vague en cours. Les semaines à venir seront très dures pour les soignants », prédit-il sur Twitter.

Le gouvernement a fait le choix de miser sur le bouclier sanitaire et le respect des règles sanitaires existantes. « Le maintien de notre bouclier vaccinal ne suffira pas pour endiguer l’épidémie, d’ici les fêtes de fin d’année, et permettre aux hôpitaux de tenir le choc », a-t-il déclaré. Et d’enjoindre les Français à la plus grande prudence : « Jusqu’aux fêtes de fin d’année, on lève le pied, on se protège et on protège ainsi notre capacité à profiter de Noël ».

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